Il en restera qu'un

Les écoles de cinéma sont les terreaux fertiles pour les créations originales et riches de réalisateurs qui peuvent utiliser les moyens de leurs écoles, ainsi que le non enjeux d'une sortie commerciale, pour expérimenter des choses que l'on ne voit pas ailleurs. Ce sont dans les écoles comme Les Gobelins (ex: Mum's Sweater) ou encore MoPa (ex: Garden Party) en France qui regorgent des plus belles surprises en terme de court métrages. Les écoles outre atlantique aussi savent produire des courts métrages captant l'attention, notamment l'école CalArts fondé par Walt Disney, dont l'une de leurs dernières créations, The Twins, a réussit à créer son petit buzz de niche avec ses vidéos réactions sur sa fin radical et verdict: c'est un court métrage qui fait un bien fou.

On peut évidemment excuser un côté cheep, à travers un doublage parfois hésitant ou certains plans et animations qui auraient mérité un meilleur soin, car l'on devine très vite sorti que cela est dû au cadre scolaire et limité qu'ont pu avoir les élèves. Effectivement on est dérangé de ne pas retrouver un résultat quasi professionnel comme on peut le voir sur certains courts métrages français (sans pensée chauvines aucunes), mais je dirais que s'il n'y avait pas ce côté presque maladroit et espiègle, le film ne marcherait surement pas aussi fort lorsque vient la violence et la cruauté. La rupture de ton est très intelligemment faite de tel sorte que cela vienne comme une suite logique, tout en sachant conserver une forme de surprise efficace qui prend de cour le spectateur. Le film se veut comme une piqure de violence et de cruauté, afin de montrer comment on peut mettre en scène une histoire originale évoquant la violence à une période de l'âge où on ne se rend pas compte de tout. C'est très brillamment fait.

Mes seuls retenues sur ce film est que, plus que le côté cheep qui s'en dégage, on sent parfois un manque d'assurance et une volonté de présenter plus que ce que l'on obtient. Le résultat reste très bon, mais à vouloir montrer ce qu'il peut faire, le film va parfois trainer dans des nuances dans l'horreur comme l'horreur atmosphérique dans la casse auto, qui sont pas vraiment pertinent, et sont presque là pour cocher des cases plus qu'à apporter quelque chose de réellement convainquant. La chose est d'autant plus dommage qu'à côté on a des choses intéressantes que l'on ne développe pas assez et/ou qu'on aurait pu mieux faire en simplifiant le scénario. Rien que le fait que les deux personnages soient frères amène des scènes et des dialogues qu'on aurait pu avoir plus simple si l'on s'était limité à deux élèves d'une même classe qui ont la même tête à peu de chose près. Cela reste tout de même une sacré claque qu'on aimerait déjà recevoir de nouveau, en espérant que la réalisatrice puisse réaliser autre chose à l'avenir.

16,5/20

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