Attention les gars , je m'attaque à du très lourd. Bien évidemment on pourrait croire que je parle du film entier. Je vous mentirai si je vous disais que c'est faux. Mais ce dont je veux parler aujourd'hui est un domaine tout particulier qui me tient à cœur et que The Thing de John Carpenter de 1982 a su élever au sommet de l'art. Je veux bien entendu vous parler des effets spéciaux. Pas n'importe lesquels ! Oubliez de suite les ordinateurs , les fonds verts , les images de synthèse et dites bonjour au Practical car ce sont les films tel que The Thing qui vous rappelle pourquoi vous aimez tant ce cinéma. Ce cinéma qui sait vous offrir de la magie aux mains et à la sueur d'hommes qui se cassent le cul à construire du réel. Et leur travail sera fortement récompensé. Mais quelle est cette récompense ? L'immortalité. A jamais le film existera. Je sais que l'immortalité peut paraître ennuyante. C'est sans compter sur ses meilleurs potes où cette immortalité ne durera qu'un clignement d’œil. Il peut alors compter sur Alien , Blade Runner , Star Wars , Terminator 2 , Jurassic Park et d'autres ...


Le Practical , un savoir faire ancien oublié par nos films d'aujourd'hui. Le numérique ça envoie , c'est vrai que parfois ça éclate la rétine. Cependant , c'est un domaine en perpétuel évolution et changement , et simple d'utilisation puisqu'il s'agit de confier le travail à une équipe spécialisée tout en leur fournissant les plans prévues par le réalisateur. L'abus en est donc fréquent et les défauts se font très vite remarquer.


Le Practical fait ressortir une très grande valeur de l'être humain que l'on devrait tous avoir : la modestie. La volonté de nous montrer plein de chose est compréhensible , mais c'est qu'il s'agirait de ne pas nous noyer devant tant d'arrogance et parfois même de flemmardise. Pas la peine de nous lâcher un "Je suis réalisateur de film".


Le film de Carpenter est rempli de cette modestie. Dès les premières séquences , il parvient à construire un film plein de bonne volonté et transpirant de passion tout en installant ce climat de paranoïa et de stress dans un monde enneigé isolé de toute civilisation. Ce huis clos se transformera bientôt en petit théâtre de l'horreur avec douze de nos petits personnages attachants où l'identification est instantanée. Mais pourquoi ? On ne va pas dire qu'ils sont relativement creusés et approfondis mais disons plutôt que ce sont douze mecs qui veulent juste se tirer de cet enfer. Voilà ce que nous rapproche d'eux , l'instinct de survie ! La volonté de vivre et de ne pas se laisser attraper par l'abomination qu'ils ont malencontreusement réveillés.


Un Cluedo s'impose alors très vite au sein de l'équipe afin de savoir qui est une pâle imitation de la personne qu'il prétend être (ça aurait pu être pire .... ils auraient pu faire un Monopoly .... ou un UNO!). Dans cette installation claustro phobique , un certain Kurt Russell pétant majestueusement de classe et de badassitude va tenter tant bien que mal de resserrer son piège sur la chose en faisant face à la peur et paranoïa de ses camarades , et à l'habilité de l'abomination pour imiter toute forme de vie souhaitable à condition d'un contact , d'une infection.


Lorsque cette abomination apparaît ..... là ..... c'est la jouissance ! Bon c'est dégueulasse aussi. Mais pour un fan comme moi du Practical , c'est la paradis. Et cet orgasme , nous le devons à un certain Rob Bottin. Chacune des apparitions de l'abomination s'imprègnent dans votre pensée pour l'éternité , chacune se veut mémorable par la réalisation fourni que ce soit du côté de la mise en scène ou du maquillage. La transformation du chien avec l'ouverture de l’œil , la découverte du corps carbonisé par les norvégiens , les mains de Bennings , la mutilation des bras du doc (inattendue) , la tête devenant une araignée , Palmer bouffant Windows , Blair plongeant sa main dans le visage de Barry. Voilà alors l'une des grandes caractéristiques du film. L'abomination n'a pas de forme concrète et surgit quand on ne s'y attend pas.


Préparez-vous à plonger dans le sommet de l'horreur et du stress. Rajoutez à cela l'un des plus grand Practical de l'histoire du cinéma , si ce n'est le plus grand , et vous obtiendrez un film vous rappelant sans cesse la raison de votre amour du cinéma.

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le 1 avr. 2016

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