Je me demande comment aurait été traité "The Social Network" dans les mains d'un banal artisant/réalisateur à la botte d'Hollywood... On aurait surement eu le droit à une bête succes story promouvant les valeurs de persévérance, de confiance en soi, de croire en ces rêves, toussa toussa... Un truc montrant à la face du monde que même un petit nerd enfermé dans sa chambre peut devenir milliardaire. Sauf, que David Fincher à une approche beaucoup plus intéressante...
A travers la succes story de Mark Zucherberg, David Fincher nous propose une sorte de tragédie ultra-rythmée faites d’amitiés rompues, de jalousie, de trahison et de déception amoureuse. A travers cette tragédie est dépeint un personnage complexe, à la fois parfaitement antipathique, mais aussi profondément attachant. Mark Zucherberg apparaît comme une personne incroyablement égocentrique, imbu de lui même, jaloux, socialement inadapté mais aussi incroyablement intelligent. Difficile de savoir la part de vérité dans ce film, mais honnêtement, on s'en fout ! The Social Network à plus une volonté cinématographique qu'informative. David Fincher nous raconte juste une histoire et le fait plutôt bien.
Car dans la forme, on frise la perfection. Comment rendre l'histoire d'un nerd en sandale qui parle de serveur Apache et de PHP intéressante ? C'est tout le talent de Fincher qui avec un montage ultra-rytmée et une mise en scène ludique et innovante parvient à nous accrocher à des dialogues dont on ne comprend parfois pas le jargon. D'une certain manière, le film peut avoir un coté épuisant. Ça blablatte à toute vitesse pendant 2h quasiment non-stop.
Je me suis souvent demandé quels films ou groupes de musiques allaient perdurer à travers les décennies ? Si Facebook continue d'exister et ne tombe pas dans l'oublie, je pense que "The Social Network" pourrait bien être l'un d'eux. A l'instar de "A bout de souffle" ou de "Easy Rider", The Social Network est une parfaite photographie de son époque.