Il ne faut pas vendre la peau de l'ours avant de l'avoir tué.

Musique
The Revenant, dernier projet du réalisateur Alejandro González Iñárritu - tout juste récompensé avec son Birdman en 2015 - était annoncé comme une future claque cinématographique. Il faut dire qu'avec ses bandes annonces alléchantes, son casting haut de gamme, son très bon (excellent?) réalisateur (à part The Revenant et Birdman, je n'ai rien vu de Iñârritu), et son scénario attrayant, il avait tout pour plaire, et surtout marquer les esprits.



L'après séance.



Un peu à l'image de Fury Road l'année derrière, The Revenant fut une pure claque (d'ailleurs, il y a beaucoup de similitudes chez ces 2 films). Durant toute la séance, je suis resté scotché devant l'écran, captivé par ce que nous proposait Iñárritu. Autant pour "Fury Road", mon état d'esprit avant d'aller voir le film était mitigé (d'où la très grosse surprise de l'année), pour The Revenant, je partais très confiant pour au final un résultat inespéré.



The Revenant.



The Revenant, c'est avant tout une immersion totale garantie. Une immersion rendue possible grâce à la maîtrise imparable d'Iñárritu derrière la caméra. Comme on pouvait s'en douter, il livre une réalisation exceptionnelle, proposant de magnifiques plans dont un plan séquence à cheval à couper le souffle. Il manie sa caméra avec subtilité, montrant toute sa maîtrise technique et renforçant cette immersion du spectateur dans ce milieu hostile. On y croit et on s'y croit. Il filme ses scènes d'actions avec un réalisme déconcertant, les rendant également violentes mais pas trop sanglantes. C'est de la violence réaliste (parfois gore même), mais jamais dans l'excès qui, à l'inverse d'un Tarantino, n'est pas purement gratuite. Les quelques scènes d'action sont d'une tension inouïe, très prenantes et soutenues par la musique d'ambiance les accompagnant. Rien que la scène de l'ours en est le parfait exemple, maitrisée de bout en bout, avec toujours ce réalisme très appuyé.
Au-delà de sa maitrise technique, Iñárritu propose une oeuvre visuelle impressionnante. Aidé de son magnifique directeur photo, Emmanuel Lubezki, The Revenant capte à merveille les paysages du Canada. La photographie puissante rend toutes les images sublimes, le tout capté en lumière du jour. Un travail de dingue pour un résultat de qualité.



DiCaprio, le revenant décidé à avoir l'oscar.



On ne va pas se le cacher, et comme on pouvait déjà se l'imaginer, DiCaprio est une fois de plus magistral. Malgré son faible quota de dialogues, il impressionne par son jeu d'acteur fabuleux, puissant et émouvant. Dans la peau de Hugh Glass, trappeur laissé pour mort par son équipe, DiCaprio va se lancer dans une aventure aussi épuisante qu'éblouissante. Un oscar bien mérité (depuis longtemps déjà)!
Cependant, si DiCaprio impressionne (bien qu'on pouvait s'en douter), la vraie surprise intervient du côté de Tom Hardy. Cet acteur qui ne cesse de grimper dans le domaine du cinéma livre ici un duel à couper le souffle. Dans la peau de John Fitzgerald, traître de l'équipe, Tom Hardy livre une prestation impeccable, charismatique à souhait et violente. Son rôle très conséquent (presque aussi grand que le rôle principal) possède des scènes intenses à l'image de l'apothéose du film.
Sans trop rentrer dans les détails, Domhnall Gleeson est également très bon dans son rôle, bien que moins présent. Quant à Will Poulter, il a fait du chemin depuis Narnia 3, le voilà qu'il joue aux côtés de DiCaprio (rien que ça!) et je dois dire qu'il s'en sort vraiment très bien.



Une bande-originale d'ambiance.



Ryuichi Sakamoto, Alva Noto et Bryce Dessner, compositeurs qui m'étaient peu connus livrent un travail de qualité. Ici, ce n'est non pas une musique destinée à dynamiser le tout tel un "Fury Road", mais une pure bande originale à ambiance. Elle appuie l’atmosphère pesante du film, apporte une certaine mélancolie et accompagne à merveille le métrage, sublimant les belles étendues du Canada. De plus, elle comporte tout de même un thème principal de qualité, et surtout mémorable.



Une oeuvre contemplative.



Là où le film risque de déplaire à certain, c'est surement au niveau de son rythme. Iñârritu met en scène une histoire lente mais non dénuée d'intérêt. Il fait de son film une oeuvre contemplative, un style qui divise mais qui m'a réellement touché. La beauté des paysages, de la mise en scène, du jeu d'acteur et de bien d'autres aspects ne m'ont en aucun cas laissé indifférent.



La première claque cinématographique de 2016.



The Revenant remplit haut la main son cahier des charges. Ce western survival doté d'un réalisme à couper le souffle est un film impressionnant, un film qui prend aux tripes, captivant et extrêmement bien foutu. D'une prouesse technique irréprochable, une oeuvre transcendante, violente et marquante. Un très grand cru de ce début d'année, qui risque d'être dur à détrôner.
Un chef d'oeuvre, une claque mais une foutue bonne claque! Le septième art dans toute sa splendeur...

Rcan
10
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le 31 janv. 2016

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Rcan

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