Esthétiquement sublime, mais une premiere couche commence a craqueler...

Il y a des cinéastes que certains appelleront poseurs mais j'emploierai plutôt le mot stylistes, qui penchent plus vers l'esthétique : des cineastes esthètes, Ils font du cinéma qui s'adresse à nos sens, à notre ressenti, à notre sensibilité émotionnelle, visuelle ou artistique ... alors quoi de plus normal que cela fonctionne ou nous nous touche, plus ou moins ?
Je dois avouer qu'avec Nicolas Winding Refn, sur moi, cela marche toujours plutôt bien. Il faut voir ou comprendre que je suis assez sensible à ses images orchestré par son compositeurs attitré Cliff Martinez .
Dans cette famille de cineastes visuels ou d'autres diront d'une manière péjorative: cineastes clippeurs, il est souvent reproché de faire de l'esthetisme gratuit et de la mise en scène en musique pour ne rien raconter, resumons de privilégier la forme sur le fond .
En son temps se fût le cas de Ridley Scott, de Argento, de Mann, de Fincher et même de Lynch.. Mais il ne faut pas tout confondre car même chez tout ceux là, il y a plusieurs catégories : il y a ceux qui se servent de leurs images pour raconter une histoire simplement et de manière relativement narrative et ceux dont les images serviront des symboles, des métaphores, des expérimentations ou des concepts. N W R fait plutôt parti de cette seconde catégorie: car c'est un cinéaste symboliste, conceptuel, experimental et presque psychédélique, c'est également un cinéaste référentiel.
Donc dans The Neon Demon des symboles et des références il y en a : en veux tu en voilà, des références à Argento, Kenneth Anger, au Giallo , à De Palma, au cinéma d' horreur, au film de sorcières, au film de Vampires et c'est peut-être la limite du film, à force de citations, de symboles et d'idées pèle-mêle, le film finit par se perdre et ne va pas au bout de toutes ses bonnes idées ou plutôt ne fait que les aborder en surface là où Valhalla Rising poussais sa recherche visuelle et référentielle dans un jusqu'au boutisme qui servait son propos . Il reste néanmoins un film d'une beauté platique à la limite de l'art contemporain, un objet visuellement fascinant mais qui commence à se fissurer pour monter que N W R est peut-être arrivé a sa propre limite artistique ? : chose qui se confirmera, par la suite avec sa serie "Too Old to Die Young " car une oeuvre, aussi belle quelle soit, simplement faite de symboles, d'idées et d'expérimentation ne peut plus faire mine dans la longueur et le processus narratif d'une serie : comme au cinéma.

Créée

le 9 oct. 2020

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