Tiré de l'histoire vraie de Percy Fawcett, un explorateur britannique qui allait entre le Brésil et la Colombie au début du XXe siècle pour découvrir les vestiges d'une civilisation perdue, The Lost City of Z est un film vraiment étonnant. Et aussi dans la droite lignée de l’œuvre de James Gray où le conflit familial est encore là, d'une part avec son père dont il doit sauver l'honneur en acceptant cette première exploration, alors qu'il était major, pour découvrir au départ des ressources pour l'Angleterre. Puis avec la confrontation entre Fawcett et son fils ainé, qui lui reproche de ne plus s'occuper de sa famille, obnubilé qu'il est par ses rencontres avec un autre monde.


Mais surtout, le film semble parler avec Apocalypse Now, autre grand film sur le mental, où l'attitude de Percy Fawcett change peu à peu ; bien qu'à ses deux premières expéditions, il manque de perdre la vie, sacrifie des compagnons de route, abattus par des indigènes, il ne veut qu'y retourner, car il veut découvrir ce qui serait une civilisation perdue, nommée Z. Il y a quelque chose de suffocant dans ces périls où on voit que les acteurs ont chaud, semblent démunis face aux dangers de la nature, et où la mort rôde en permanence.
Il y a également une partie du film qui se déroule dans la Somme durant la bataille la plus violente de la Première Guerre Mondiale, en 1916, où là aussi, James Gray y apporte une véritable tension et une sensation où encore, la mort rôde.


Si j'ai quelques réserves sur Charlie Hunnam, le Percy Fawcett du titre qui semble un peu trop jeune pour le rôle, et Tom Holland, jouant son fils, qui est lui aussi trop juvénile, malgré une moustache censé le faire vieillir, Robert Pattinson, qui joue l'aide de camp, est étonnant, et surtout, Sienna Miller y est formidable dans les quelques scènes où on la voit. Femme de Fawcett, elle n'a rien d'une potiche, et semble être une féministe avant l'heure, avec un franc-parler qui détonne, mais c'est également elle qui emmène la meilleure scène du film, qui sont les dix dernières minutes du film, absolument magnifiques.
D'ailleurs, il est amusant de constater que le dernier plan est quasiment identique à celui de The immigrant.


Quant à la technique, gros travail de Darius Khondji sur ces couleurs tropicales, et où le temps semble constamment maussade, avec quelques rares rayons de soleil dans cette jungle sans fin.
Il me semble que le film est passé inaperçu, peut-être que le sujet ne parlait pas aux gens, mais il entre complètement dans les thématiques du cinéma de James Gray, ce qui lui donne une belle réussite.

Boubakar
7
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le 5 mai 2018

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Boubakar

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