On ne connait pas grand chose de Melanie. Une gamine noire d'environ 10 ans, vivant dans une base militaire. Chaque jour, des soldats l'emmène dans une classe, attachée à son fauteuil, pour qu'une institutrice lui lise, à elle et 19 autres enfants, des histoires de la mythologie grecque. Chaque soir, une médecin interroge Melanie, ou lui pose une devinette dans sa cellule. Ce n'est qu'après 20 minutes qu'on comprend pourquoi ces enfants sont éduqués et enfermés avec autant de précaution: ils sont infectés par un champignon les rendant avides de chair fraiche (humaine ou non). Harnachés à leurs fauteuils, ils sont donc des sujets d'études pour le personnel de la base, un espoir pour trouver un moyen de se protéger de cette infection.
Et tout ce plan s'écroule lorsque la base est envahie par une horde d'infectés.Tant bien que mal, Melanie rejoint un groupe de survivants, l'institutrice, la docteur, et 3 soldats, et ils doivent tenter de survivre dans la banlieue londonienne dévastée par les "affamés".


Adaptation d'un livre de Mike (M.R.) Carey, best seller au Royaume Uni, The Girl With All The Gifts est une revisite moderne du film de zombie. Alors certes, ce ne sont pas réellement des zombies, plutôt des infectés à la longévité étonnante, et une vivacité agressive lorsqu'ils perçoivent une source de nourriture. Ceci rappelle donc dans une certaine mesure le renouveau apporté par 28 Days Later, qui se passait lui aussi à Londres et proximité. Mais ici, la situation est plus désespérée. Plutôt que 4 semaines après le début de l'infection, on se situe plusieurs années après la fin de la société telle qu'on la connait. Les infectés ont déjà gagnés, et l'enjeu est maintenant de permettre aux humains "sains" de survivre. Ceci, et la dualité entre la scientifique et les militaires parmi les survivants, rappelle du coup Le jour des mort vivants, version Romero. La problématique est assez similaire d'ailleurs. Qu'ils soient zombies ou infectés, est ce que ces créatures conservent un semblant de conscience, ou d'humanité, au fond?
Melanie, la petite fille adorable par son empathie, sa curiosité et sa chaleur, reste malgré tout infectée, et montre aussi qu'elle est capable du pire lorsqu'elle succombe à ses instincts. Et pourtant, une fois sa faim rassasiée, elle redevient cette petite fille toute mignonne. Alors sa vie vaut elle moins que celle des survivants, capable d'autant de violence lorsque des infectés se trouvent sur leur route?


Le film offre aussi une vision assez convaincante de Londres abandonnée, où la nature reprend ses droits, et où des infectés détériorés par le temps errent lentement, avide de n'importe quelle source de nourriture vivante. En cela, il rappelle The Last Of Us, le jeu sur PS3/PS4, qui partage de nombreuses similarités dans son histoire (une infection qui transforme les humains en bêtes affamées, des villes abandonnées pendant des années, et une jeune fille, seule potentiel espoir pour contrer cette infection).


Cela dit, le film n'est pas parfait. Passé un premier tiers très enthousiasmant, le second tiers est mou et fait retomber le stress. Heureusement le final relève l'attention, laissant le spectateur une impression assez dérangeante.


The Girl With All The Gifts est donc un bon film de zombies/infectés. Parfois très violent et nerveux, parfois plus posé et recentré sur ses personnages, l'alternance de rythme n'est pas des plus élégantes, mais globalement, le film interroge, dérange et enthousiasme. Plus qu'à lire le livre, maintenant...


PS: Ce film au budget moyen (il y a tout de même Glenn Close et Gemma Arterton) prouve qu'on peut encore faire des films de zombies avec du sang en 2016. N'est ce pas, World War Z?

Majuj
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le 25 sept. 2016

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