
Disons le tout de suite pour nous en débarrasser, le titre Karaté Kid ne rime strictement à rien dans ce film, principalement car le jeune scarabée est en Chine, apprend le Kung-Fu et non le Karaté, mais bon, c'est une histoire de business, et les pauvres crétins que nous sommes ne doivent probablement rien y comprendre.
Ceci étant dit venons en au film en lui-même, car même si la plupart des remakes eighties actuels raping our childhood sont à la mode, celui-ci n'est bizarrement pas si mauvais que ça, et serait même plutôt bon.
Je sens déjà les poils des cinéphiles s'hérisser à la vue de Jadden Smith au générique, le p'tit salopiaux agaçant du récent The Day The Earth Stood Still (le remake raping our granpas' childhood avec Keanu Reeves), number one actuel de la franchise ouverte par Will Smith. Je n'irais pas par quatre chemins, il nous gave encore une fois, même s'il sait tout de même se rendre plus supportable que dans le film précédemment cité.
Le petit vient tout juste de perdre son père, sa mère se voit mutée en Chine et à peine sa première journée commencée il se fera boxer par les vilains petits chinois communistes. Désespéré et amoureux d'une jeune chinoise, il finira par être aidé par l'homme à tout faire, interprété par Jackie Chan, qui l'inscrira au championnat local de Kung-Fu et fera de lui un parfait petit disciple, intègre et respectueux des enseignements ancestraux des arts-martiaux.
Donc grosso-modo on a les mêmes bases que celles du Karaté Kid originel, mais la surprise ne vient pas là où on l'attendrait; bon ok on sait qu'il y a le tournoi final, mais seulement une seule bagarre, un entraînement speed dont quelques shots sont passés avec parcimonie, bref ça fait un peu lèg', au point de se demander si l'on est vraiment devant un film de castagne. En fait la surprise est bien là, mais elle vient d'un Jackie Chan qui nous offre pour la première fois de sa vie un jeu d'acteur digne de ce nom, blasé, triste, sans ses répliques débiles — qui font passer les chinois pour des andouilles — et qui trouve en ce petit gamin une once d'intérêt pour reprendre sa vie en main; l'apothéose étant lorsqu'il révèle le lourd secret qui a détruit sa vie.
Un des seuls reproches que je pourrais faire à ce film serait sa durée, la progression se faisant un peu trop lentement et les 2h20 nous obligeant par moment à regarder notre montre, ce qui est d'autant plus dommage étant donné la qualité très acceptable du scénario.
Pour une fois les producteurs auront fait autre chose que violer notre enfance et auront su nous proposer quelque chose d'un peu plus rafraîchissant et beaucoup moins merdique que l'overdose actuelle de remakes crotteux. Congrats.