De passage à Paris, James Gray a été convaincu de venir présenté son dernier film dans deux cinémas lyonnais. Il en profita pour nous expliquer que ce film, the immigrant, a été écrit pour marion cotillard et joaquin phoenix et qu'il ne l'aurait pas fait sans leur collaboration. En outre, il pointa également la spécificité de ce film qui serait son film le plus personnel.
Je n'ai pas aimé The Immigrant. Je me suis beaucoup ennuyé tout au long du film me demandant quand il allait se passer quelque chose puis quand il allait finir. Mais The immigrant n'est pas un mauvais film. James Gray filme magnifiquement en 35mm et ça fait du bien aux yeux de ne pas devoir se taper un affreux film en numérique comme on les fait si bien aujourd'hui. (J'ai vomi trois fois en voyant la BA du nouveau bilbo)
En revanche, le scénario et la manière de gérer le pathos est à mon sens raté. Marion Cotillard alias Ewa Cybulski, immigré polonaise, débarque avec sa sœur à Ellis Island en pleine prohibition et est recueillie par un Joaquin Phoenix, alias Bruno Weiss, qui joue de ses relations pour la faire sortir de l'ile des arrivants. Il se révèle être une sorte de maquereau qui va « prendre sous son aile » la belle Ewa, pour son plus grand malheur.
Cotillard n'est pas si affreuse et Phoenix est surement un des plus grands acteurs en activité mais le film pêche par son traitement scénaristique. On ne voit quasiment que les trois personnages principaux dans ce film. Les rôles secondaires ne sont absolument pas développés, le décor d'un New-York des années 20 non plus. Tout se passe dans les discussions et les mimiques faciales des acteurs. C'est au début très fort dans le pathos d'autant plus que Gray évite tout voyeurisme mais cela devient à la longue très fatiguant. On n'éprouve pas d'empathie pour les personnages, d'autant plus que le magicien joué par Jeremy Renner m'a paru extrêmement inutile. Ce film souffre d'un défaut qui me fait penser à Skyfall. Le dernier James Bond ne se posait jamais à un seul moment pour nous faire jouir d'une ambiance. Ici, le film se pose beaucoup trop sur les personnages centraux sans jamais vraiment les expliquer. On se contente de suivre un bref moment de la vie d'une immigrée.
Un film qui émouvra sans doute bien des gens mais qui m'a laissé de marbre. Je ne suis sans doute pas réceptif à James Gray sur ce film là et préfèrerais qu'il ne soit pas seul à scénariser à l'avenir.
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le 8 nov. 2013

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