Une comédie romantique pas drôle ni touchante ... c'est embêtant !

Avant de regarder The Holiday, je m'attendais à voir un film de Noël (aka The Holiday) sur deux femmes, l'une américaine Amanda (Cameron Diaz) et l'autre britannique Iris (Kate Winslet), qui échangent leurs maisons et tombent amoureuses. Iris se rapproche de Miles (Jack Black), le collègue de travail d'Amanda, tandis que cette dernière a le coup de foudre pour Graham (Jude Law), le frère d'Iris.

Alors oui, ça résume bien The Holiday, mais je ne m'attendais pas à un tel déséquilibre dans l'écriture du récit, sachant que Cameron Diaz c'est clairement le plan A qui occupe deux tiers du film et Kate Winslet est le plan B se retrouvant avec le maigre dernier tiers. Dommage pour moi, car c'est le couple Arthur et Iris qui m'intéresse, beaucoup plus que le couple Amanda et Graham.

Cameron Diaz fait ce qu'elle peut pour défendre son personnage, mais elle n'y peux rien. J’ai rarement vu une couple aussi mal assorti que Cameron Diaz et Jude Law. Cameron Diaz est hystérique et n'arrête pas de jacter, jouant le parfait stéréotype de la californienne from L.A. et Jude Law se contente de jouer le beau gosse, qui plus est, père de deux adorable filles et célibataire (veuf). On ne peut pas trouver pire cliché de personnages, on se retrouve avec deux horribles stéréotypes.

Graham, c'est donc le prince charmant qui a zéro défauts, tellement parfait que ça en devient exaspérant. Mais le pire des deux, c'est bien Amanda, elle est tout simplement insupportable. C'est quoi l'intérêt de faire le portrait d'une femme qui vit dans une immense villa, qui obtient tout ce qu'elle veut et qui a tous les hommes à ses pieds ... mais qui est malheureuse en amour ? Et ils veulent nous émouvoir avec des personnages aussi antipathiques et aussi stéréotypés ? Elle est belle, intelligente et riche. Lui est beau, viril et tendre. Tout simplement INSUPORTABLES !!!

Pendant ce temps, Kate Winslett se rapproche du personnage de Jack Black à Los Angeles, qui a lui-même été largué par une actrice de seconde zone. En fait, Iris et Arthur forment un couple beaucoup plus convaincant qu'Amanda et Graham. Kate Winslett est craquante et forme avec Jack Black un couple qui a tout de suite gagné ma sympathie. Jack Black n'est pas Jude Law, inutile donc de vous préciser que ce n'est pas le beau gosse de service. On peut s'identifier à Graham et on peut comprendre pourquoi elle le trouve attirant.

Cependant, il faut admettre que Kate Winslett et Jude Law sont deux acteurs "so british" toujours agréables à regarder à l’écran et Cameron Diaz déploie toute son énergie habituelle. Rufus Sewell montre quant à lui, qu’il peut parfaitement faire office du Hugh Grant de service dans n'importe quelle comédie romantique. Jack Black semble quelque peu faire bande à part, limite éteint, tellement il essaie de restreindre son jeu habituel. Le genre comédie romantique, ça ne semble pas être son fort, mais bon, j'adore cet acteur. Et pour finir, c'est toujours un plaisir de retrouvé Eli Wallach, un immense acteur d'antan, qui même à 90 ans, fait toujours grande impression.

Un dernier mot sur l'aspect "film dans le film" dans The Holiday. De nombreuses références et clins d'œil sur l'industrie parsèment le film. En effet, Cameron Diaz interprète une responsable des grands studios hollywoodiens et Jack Black est un compositeur de musiques de films. On a donc droit pendant le film, à un caméo de Dustin Hoffman, des citations et références diverses à des compositeurs comme Ennio Morricone et Hans Zimmer, sur des films comme Punch-Drunk Love et Mission, ou sur des acteurs comme Cary Grant et Audrey Hepburn. Ce n'est pas grand chose, mais j'avoue que c'est un côté plaisant du film.

Peut-être que je fixe la barre trop haute, mais comparé à Quand Harry rencontre Sally, Quatre mariages et un enterrement, Notting Hill, Bridget Jones, Love Actually et consort, The Holiday est une comédie romantique trop aseptisée et sirupeuse pour réellement me séduire. Une bonne comédie a besoin de mordant, d’un peu d’amertume, Alors que là, on se croirait dans un téléfilm de Noël où "tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil". La scénariste et réalisatrice Nancy Myers se contente de faire des comédies gentillettes (Ce que pensent les femmes et Tout peut arriver) et ce n'est certainement pas avec The Holiday qu'elle va étendre son registre.