Aussi étrange que cela puisse paraître, ce titre est la description la plus valable que j'ai pu donner à ce film. The Guard est passé quasiment inaperçue auprès de l'opinion publique. Mais ce n'est pas pour autant un film insatisfaisant, bien au contraire.
Ce film traite du soldat Cole chargé de surveiller des détenus accusés d'attentats terroristes. On l'avertit qu'elle doit impérativement faire attention car les détenus vont sûrement essayer de la manipuler. Elle va alors faire la connaissance d'Ali, un détenu qui souhaite sympathiser. Et c'est ainsi que commence l'amitié entre ces deux personnes.
Après avoir assisté à un naufrage cinématographique du nom de Twilight, je m'étais assuré que Kristen Stewart ne pourrait pas se rattraper. Grossière erreur. Elle nous livre une performance absolument époustouflante et émouvante, et l'inconnu acteur Peyman Moaadi nous étonne également.
Tout les mélanges nécessaire à la création d'un bon film sont dans The Guard. Mais ce qui est encore mieux, c'est que ça ne s'arrête pas là.
Il y a des films faits pour passer un moment fun (les blockbusters récents, par exemple) et d'autres faits pour se poser des questions. Ce qui est fort, c'est qu'ici le réalisateur Peter Sattler nous plonge dans l'univers carcéral, un monde anonyme pour les spectateurs mais à travers ce film nous nous posons des questions non pas existentiels mais des questions profondément dérangeantes ; Cole et Ali ne vivent-ils pas la même vie ? Le même sentiment d'harcèlement (Ali avec l'harcèlement carcéral et Cole avec l'harcèlement agressif et soudain de son supérieur hiérarchique) ? Le même sentiment de rejet, etc?
C'est ainsi que ce film touche là ou ça fait mal, en remettant en question d'une manière chavirante tout le système judiciaire américain à travers la commune souffrance d'une gardienne de prison et d'un détenu contraint de vivre le restant de sa chienne de vie dans l'obscurité et ses malheurs. Pour moi, The Guard est, à sa façon, un remake différent du film "Les Evadés", bien qu'il n'atteint pas le niveau du chef d'oeuvre où figure Morgan Freeman.