
Un ancien agent de la CIA sort de prison afin d'accomplir une mission qui est de récupérer des données compromettantes, convoitées aussi par un méchant, avec une moustache.
Netflix mise gros sur ce film, qui pourrait être le premier d'une franchise, avec l'appui non seulement des frères Russo, coupables d'immenses succès chez Marvel, mais aussi de Ryan Gosling et Chris Evan, ainsi que Ana de Armas, pour un budget délirant où tout le monde s'est bien servi.
Sauf qu'à l'écran, les scénaristes ont dû à peine gagner de quoi se payer un stylo et du papier, car c'est d'une platitude frappante, à tel point que, pas une fois, je me suis dit que je n'avais jamais vu tel ou tel moment. Se moquer d'un méchant (ou d'un gentil) sur sa coupe de cheveux, faire du personnage principal aussi expressif qu'une tranche de jambon, 193 plans filmés au drone, les poursuites en auto ou moto, et ainsi de suite, jusqu'à l'action digne d'un Teletubbies, car aussi violentes que peuvent être les scènes, il y a très peu de sang.
Si je retiens quelques moments un peu divertissants, c'est la moustache de Chris Evans (le seul à croire un peu à l'inanité du projet), la scène de fusillade à Prague tout en étant immobile, le sound design où les armes pètent fort pour une fois, et le côté touristique, car on n'arrête pas de voyager aux quatre coins du monde. Et j'allais oublier le pauvre Billy Bob Thornton, qui dit tout haut ce qu'il pense de son rôle ; ça le fatigue...
Quand on voit le degré d'innovation de la saga Mission : Impossible, et le côté mignon de Gray Man, on se dit que le cinéma sur grand écran n'a pas de souci à se faire. Car, hormis se faire du fric, où est le prise de risque inhérente à la proposition de Netflix, à part voir un film vu et revu ? C'est un chouia supérieur à Red Notice, jusqu'alors le plus succès de la plateforme, mais niveau originalité, c'est l'encéphalogramme très plat...