Une fille de six ans vit avec sa (jeune) mère dans un motel proche du parc Disney d'Orlando, et le temps d'un été, fait les 400 coups avec ses amis, le tout dans une situation financière des plus difficiles à tenir.


Après la réussite que fut Tangerine, Sean Baker reprend peu ou prou le même procédé, notamment un tournage à l'Iphone (du moins en partie), avec acteurs et actrices non professionnels à 99 % : excepté Willem Dafoe, qui incarne le gérant du motel, que j'ai rarement vu aussi gentil, clément, presque peiné de gronder la petite Moonee et sa mère, jouée par Bria Vinaite, que le réalisateur Sean Baker a trouvé sur Instagram !

Du coup, la véracité de ces gens n'en est que plus forte, en particulier ces enfants surexcités, qui enchainent conneries sur conneries, jusqu'à celle de trop, qui est de faire brûler une maison abandonnée à l'aide d'un coussin. On a un coup envie de les baffer, une fois envie les prendre dans les bras, brefs, ils sont touchants, surtout la forte amitié qui lie Moonee et Jancey.

Malgré la dureté du sujet, le film est paradoxalement très coloré, avec ces hélicoptères qu'on entend décoller sans arrêt, cette mère sans arrêt dans la dèche qui doit jongler pour réunir les deux bouts y compris à se prostituer de manière occasionnelle, mais dont la relation avec sa fille qu'elle a eue très jeune est fusionnelle, on croirait voir par moments deux gosses.


Jusqu'à la conclusion que je trouve à la fois dure, et porteuse d'un certain espoir, avec, tout comme Tangerine, un geste final qui pourrait faire basculer la vie de Moonee. Ce qui fait que l'effet de surprise a sans doute moins marché, mais Florida Project (du nom envisagé du premier parc d'attraction Disney) est un film vraiment sympa. D'ailleurs, on ne verra jamais, sauf lors de quelques secondes déterminantes, d'allusion à Disney, comme si le royaume enchanté n'était qu'une chimère pour ces gens vivants dans ce motel.

Boubakar
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le 4 juin 2022

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