C’est bien le casting qui apporte son lot de folie à une trame de base pourtant peu joyeuse. Pour entrer dans ce milieu défavorisé, où chacun est livré à lui-même entre envie de s’en sortir et immaturité, le réalisateur choisit habilement de se concentrer sur les enfants. La bande de gamins se contente donc de peu dans un faux décor Disney, tentant de passer un bel été malgré les défaillances des adultes. En prenant ce point de vue là, le film se fait plus doux sur la situation, preuve une fois de plus qu’à travers les yeux d’un enfant la poésie gagne toujours contre la médiocrité.
La mise en scène rappelle parfois Wes Anderson dans sa proposition de plans structurés et colorés comme terrain de jeu à des enfants désordonnés. Willem Defoe joue d’ailleurs la partie protectrice de ce château de faux semblants, aussi bien pour les parents que pour les enfants, figure paternelle qui assure la partie humaine des pauvres gens abandonnés.
Il est vrai qu’il ne se passe pas grand-chose, le scénario privilégiant la vie particulière des enfants, entre bêtises et découvertes, mais il reste assurément touchant par son approche. La jeune Brooklynn Prince bluffant son monde est lumineuse, sorte de petit diablotin qu’on suit avec délice. La fin n’en est que plus troublante, quand le monde des adultes prend le dessus sur la réalité édulcorée des enfants. Drôle et poétique, il suffit de se laisser bercer.

LuluCiné
7
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le 7 janv. 2018

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LuluCiné

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