Il y a quelque chose de particulier quand les cinéastes réfléchissent à leur art et évoquent leur passé. Comme une réminiscence, un souvenir ouateux. The Fabelmans est un portrait à peine déguisé de l'enfance et l'adolescence du réalisateur. De la découverte du cinéma à ses premiers pas derrière la caméra, du New Jersey jusqu'à Hollywood en passant par l'Arizona, Steven Spielberg livre une véritable déclaration d'amour au Septième art. Un prisme que Steven alias Sammy découvre très jeune en assistant à la projection de The greatest show on earth de Cecil B. DeMille. À la fois terrifié et émerveillé par ce qu'il vient de voir, Sammy comprend que la fiction peut lui permettre d'échapper au réel. Échapper au réel, celui d'une famille quelque peu dysfonctionnelle, échapper au moqueries et aux remarques antisémites. Le cinéma devient alors un refuge et une nécessité. Spielberg aurait pu regarder son passé avec nostalgie, avec amertume mais il choisi de le regarder avec les yeux d'un gamin encore rêveur, c'est ce qui fait la beauté et la singularité de The Fabelmans, un grand film anthume. Dans le Dernier Nabab, Elia Kazan avait choisi de clôturer son film par les portes d'un studio qui se referme comme pour signifier la fin d'un monde et d'une carrière, Spielberg fait lui le contraire. Les portes d'un studio s'ouvre en grand, Sammy s'élance ainsi vers sa destinée avec un seul leitmotiv: filmer pour exister.

Slapkanovitch
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le 9 déc. 2022

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