C'est l'histoire d'une fille, un peu trop blonde pour être honnête, et d'un blond, un peu trop beau pour être gentil. Et l'histoire, finalement, c'est le syndrome de Stockholm enrobé d'un pseudo altermondialisme militant, tourné façon thriller. Bien, ayant dit cela, tout n'est pas à jeter et loin de là.
D'abord, Brit Marling ne déçoit pas, elle tient correctement son rôle et est tout à fait crédible. Ellen Page, de même, même si je commence un peu à me lasser de la voir jouer perpétuellement les mêmes rôles. En fait, tout le monde fait sa part, tous sont crédibles, le film est bien réalisé, on échappe aux plans de vues brouillons, caméra au point sur lesquels il aurait été simple de dériver.
Le problème du film finalement, est paradoxalement son point fort. Je m'explique, au départ, on pense réellement que cette joyeuse bande de hippies a le bien être du plus grand nombre à coeur, on les pense réellement écolos, on se dit, logiquement, qu'ils sont les gentils. Pourtant, assez rapidement, on comprend que leurs motifs sont bien plus égoïstes qu'altermondialistes puisque chacune de leur action est en fait une vendetta personnelle. Seul l'intérêt du gourou-en-chef reste relativement obscur. Et c'est là qu'on perd un peu pied, les gentils ne le sont pas vraiment puisqu'ils ne satisfont finalement que leurs intérêts personnels, et les méchants ne le sont plus vraiment non plus puisqu'ils se retrouvent à faire amende honorable au milieu du film (cf le père d'Elle Page). Finalement, il n'y a que la jolie blonde chrétienne qui, guidée par sa seule foi, poursuit l'intérêt général ? Je ne vais pas spoiler la fin, mais selon moi, c'est un peu faiblard.
Cela dit, il est intelligent de souligner que précisément, rien n'est aussi manichéen que les écolos sont gentils et les CEO méchants. Le film attire peut-être finalement plus l'attention sur une certaine perversion de la nature humaine que sur les considérations écologiques diverses : chacun ne voit finalement que midi à sa porte, anarchiste (enfin c'est eux qui le disent) ou CEO.
Le problème étant que ce sujet là, qui me semble finalement être le point le plus intéressant du film, n'est pas correctement servi, j'essaie d'y lire cette interprétation sans être réellement persuadée que là était l'objectif du film. Voilà pourquoi, l'un dans l'autre, je sors un peu déroutée, quoique pas mécontente d'avoir passé 2 petites heures avec Brit Marling.