Si toi, lecteur tu me lis, déjà merci d'avoir cliqué et de prendre le temps de me lire. Vive toi. T'es beau. Fais gaffe aux spoilers si tu l'as pas vu, t'es averti. Et ça va être long. T'es prêt? C'est parti.

Depuis le temps que beaucoup l'attendaient, le fantasmaient, cet ultime volet d'une des saga les plus emblématiques de ces dernières années. De celles où l'on guette les infos sur le net a n'en plus finir. Où les teasers et bandes-annonces officielles font l'effet d'une bombe.

Bombe que fut déjà son prédécesseur The Dark Knight, bien avant lui. Une baffe insolente, quasi-inattendue malgré la bonne surprise que fut Begins. Le second volet de la saga a définitivement porté Batman au sommet de ce qui se fait dans ce genre casse-gueule qu'est l'adaptation cinématographique d'un comic-book... et même plus. Grâce à un scénario malin, un réalisateur de renom presque au sommet de son talent, une BO épique et surtout une performance hallucinante et hallucinée du très regretté Heath Ledger qui marque les esprits au fer rouge, se permettant à lui tout seul de ranger le film au panthéon des plus beaux accomplissements de l'histoire du cinéma en ce début de siècle.

Loin, haut, très haut. Au-delà de l'acclame des fans invétérés, au-delà du simple blockbuster bien foutu grâce au cahier des charges. Les critiques ont été quasi-unanimes. Les geeks n'ont jamais connu d'érection aussi massive. Les non-fans n'ont jamais été aussi proches de la fascination par cet homme chauve-souris. Les estimations de chiffres au box office sont surpassées. Les prix sont tombés.
Clair et net, The Dark Knight est un succès absolu et mérité.

En fait, pour mieux résumer en une phrase en anglais. "The Dark Knight already Rised with that episode." Outre le sujet et les évocations du film, cette phrase n'avait pas a résonner dans la bouche des spectateurs qu'aujourd'hui. C'était déjà un fait établi depuis 2009. C'est une position délicate pour TDKR qui, on le savait tous d'avance, allait souffrir de la comparaison a son ainé, d'être la suite d'un volet qui se suffisait presque à lui tout seul. Ce qui sera précurseur des quelques critiques acerbes et parfois gratuites comme si pour beaucoup se faisait ressentir un besoin pervers de descendre ce qui marche et SURTOUT ce qui est prévu de cartonner car il n'est que de cette façon que le spectateur/critique peut (enfin) s'en donner a coeur joie et hurler de tout son coeur à la déception la plus amère. Mais pas pour moi.

Comme j'ai dit, j'ai adoré The Dark Knight Rises que je trouve dans la parfaite lignée des deux précédents, sûrement plus "comic-book like" que ces derniers même. Dû principalement a ses scènes d'action efficacement réalisées, plus folles et plus nombreuses qu'auparavant. Une iconisation plus appuyée du justicier, notamment grâce au personnage de Blake, interprété par Joseph Gordon Lewitt qui n'hésitera pas a le tarir d'éloges tout le long du film et un souffle épique qui l'éloigne fortement de l'atmosphère froide à la Heat pour laisser place a de l'action et de l'émotion pure ce qui colle beaucoup avec ce que donnent les derniers volets de saga en général comme Le Seigneur des Anneaux (source d'inspiration avouée par Christopher Nolan) ou bien d'autres encore...

Bien entendu Nolan se permet toujours de dépeindre le mythe du super-héros et de sa symbolique tout premièrement en brisant les codes pour le rendre plus vulnérable que jamais. Le faire tomber pour mieux se relever, plus que jamais le mettre face à ses propres démons et ses propres peurs ainsi que ses responsabilités passées, présentes et futures. C'est l'épisode qui creuse surtout en profondeur le personnage de Bruce Wayne ce qui permet de retrouver cette focalisation que j'avais tant apprécié dans Batman Begins. D'ailleurs Christian Bale et Michael Caine sont plus convaincants que jamais dans leur personnage de Bruce Wayne et Alfred.

Côté méchant, Bane a de la gueule. Intelligent, baraqué, très organisé, c'est pas sans compter sur le talent de Tom Hardy qui continue de me surprendre là ou je ne l'attends pas. Sacrément charismatique avec sa voix et son accent qui lui donne un côté super classe, je trouve. Sa performance n'égale pas celle d'Heath Ledger dans le rôle du Joker mais ça ne se compare même pas, ce sont deux personnages très différents dans le fond comme sur la forme, avec une méthode différente à interpréter. Est-ce que Tom Hardy aurait fait un bon Joker? Est-ce que Heath Ledger aurait fait un bon Bane? Personne ne le saura. Mais Tom, malgré ses limites imposées par son rôle, vraiment, je le redis, je me suis surpris a le trouver assez impressionnant tout de même, tout comme son personnage... enfin pendant presque tout le film. (la révélation finale sur ses origines et son air un peu "nounours teddy bear" face à Talia avant de mourir comme un cafard m'ont un peu brisé le trip).

Catwoman, qui n'est que Sélina Kyle dans ce film a été très bien interprétée par Anne Hathaway. Je dois admettre qu'elle s'en est bien tirée, je n'y croyais pas du tout au départ malgré le fait qu'au final elle joue plus le rôle d'une cambrioleuse masquée qu'une Catwoman. De base, par son physique je la voyais surtout jouer un personnage comme Harley Quinn (et pour enfoncer le clou, à vrai dire dans toutes ses scènes en moto et ses petites collaborations avec Batman, elle m'a vraiment fait penser a BatGirl, comme quoi...). Ca reste du bon travail, cependant Michelle Pfeiffer reste toujours la Catwoman de mon coeur. Celle qui dans Batman Returns avait réussi a allier folie, sex-appeal et comportement félin. Sans oublier cette forte attraction sexuelle qui dégageait entre elle et Batman me fait constater sans peine qu'elle demeurera irremplaçable pour un bon bout de temps encore.

Mon seul regret concernera une partie de l'épilogue, le fait que Nolan ne saisisse pas jusqu'au bout cette audace de laisser Batman se sacrifier avec la bombe hors de la ville, provoquant la (véritable) mort de Bruce Wayne puis de jouer sur l'ambiguïté (même si tout le monde penserait la même chose) en montrant juste un plan centré sur le visage d'Alfred assis dans son café favori, tout d'un coup surpris d'apercevoir Bruce Wayne (?) quelques tables plus loin et esquisser un petit sourire de satisfaction. C'aurait été tellement parfait.

Mais bon "Crache ta Happy End" oblige. Non seulement on l'aperçoit, MAIS en plus aux-côtés de sa nouvelle bien-aimée Sélina qui l'accompagne dans sa retraite. Comme c'est beau...

A l'issue, c'est la seule scène qui aura réussi me titiller un peu dans le mauvais sens. Tout le reste, c'est du beau finish. Le film aura rempli son contrat jusqu'au bout : Être un divertissement de haut vol. Un spectacle hollywoodien cinq étoiles. Une conclusion épique et la renaissance définitive d'un justicier de ses cendres au cinéma.

Je vois la moyenne générale qui descend de plus en plus, je lis pas mal de critiques. Mais j'ai l'impression que certains malheureusement tendent plus a apprécier senscritique.com que le cinoche désormais.

Guetter le moindre le moindre figurant qui va se mettre a éternuer être tenté de baisser la note. (allez j'exagère un peu). Attendre la mort ridicule du personnage de Marion Cotillard, jouer aux jeux des 7 erreurs, de faux raccords ou quelques incohérences pour bondir de son siège quand arrive le générique final et se dire : - "Bon, je suis un peu déçu... MAIS J'AI HÂTE D'ALLER USER DE MA BELLE PLUME POUR LE DESCENDRE SUR SENS CRITIQUE ! PRENDS CA NOLAN ! ENFIN JE TE TIENS MAINTENANT ! " *rire machiavélique*

Pour faire beau et justifié, forcément on commence par le passage obligé, ça va faire classe. "En tant que grand fan de Batman, je..."

Vraiment?
Désolé mais pour moi, 4/10 par exemple, c'est des films comme Batman Forever.
3/10, 2/10 ou moins, c'est des choses comme Batman et Robin.
Je dis pas qu'on a pas le droit de ne pas aimer TKDR, on peut même carrément le détester c'est sûr, comme tous les films, mais je trouve ça un peu limite de commencer par ce genre de phrase SURTOUT quand on a apprécié un tant soit peu les premiers volets de cette saga. Batman regagne enfin cet honneur d'avoir quelque chose de digne. Beaucoup d'eau est passé sous les ponts depuis les catastrophes de Joel Schumacher.

Malgré le coup de génie du deuxième sur certains points, j'ai beau chercher, je n'arrive pas à voir un tel fossé qui parvient a provoquer une scission qualitative entre Begins, The Dark Knight, et Rises. (J'entends déjà le type du fond qui va mentionner K. Holmes dans Begins. Trop facile ! )

Le pire dans tout ça, c'est que je n'ai même pas raison. Je le sais. Oui, il y a un peu de rage dans ce texte sans doute bourré de fautes. C'est peut-être même raté. A l'image du film pour certains.

Au final, je remarque que tout ceci ressemble plus a un coup de gueule qu'une critique.
Mes excuses, je crains de devoir finir mon texte maintenant, j'ai quelques vieux amis grincheux pour le dîner.
facaw

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