Après "Batman Begins" qui instaura à la licence, une nouvelle trilogie cinématographique, il est temps d'acclamer haut et fort ce second épisode sombrement intitulé "The Dark Knight".

Explosif, "The Dark Knight" est bourré d'effets pour en mettre pleins les yeux: les phases d'actions comme la majestueuse scène du braquage de banque sont tout simplement époustouflantes. Les courses poursuites sont enfin libres de toutes coupes grâce au budget largement revu à la hausse et qui permet une réalisation à la hauteur de la licence. Une touche personnelle provenant de thématiques récurrentes chez le réalisateur, tel que, la frontière séparant le bien du mal, les apparences trompeuses, une ambiance noire, un passé torturé souvent mené entre deux hommes se livrant un face à face psychologique.

C'est une nouvelle fois Christian Bale qui reprend le rôle du Batman après sa très bonne interprétation du premier épisode. Ici, le personnage se révèle être désespérément immuable, immobile et destiné à ne rester que dans des nuances de gris. C'est ainsi que la psychologie du personnage principal ne bouge pas d'un pouce au cours des cent cinquante minutes de long-métrage, alors même que le script est censé le pousser dans ses derniers retranchements. Il est seulement dommage que, submergé quelque peu par la richesse qui l'entoure, le personnage de Batman perde une bonne partie de sa superbe et se retrouve presque relégué au rang de faire-valoir du Joker.

Chez Nolan, le Joker, incarné par le défunt Heath Ledger, n'est plus un joyeux détraqué aimant le luxe. Le personnage est à la fois fourbe, menteur, anarchiste et réellement imprévisible et contradictoire, faisant de chacune de ses apparitions une surprise.

Aprés ces deux personnages charismatiques apparait un troisième bien passionnant en la personne de Harvey Dent, immortalisé par Aaron Eckhart, procureur courageux acceptant de libérer la ville de Gotham du crime, sans se cacher. Considéré comme un incorruptible, il représente l'espoir de tous, même du héros masqué qui y voit là une manière de rompre son serment de justicier solitaire. Nolan va donc s'attacher à guider un homme aux apparences honorables et respectables vers une chute aussi attendue que tragique, le menant à devenir Double-Face.

Il se rajoute aussi des seconds rôles de grande importance et ouvrant sur un certain nombre de sous-intrigues se liant parfaitement à l'ensemble. Le personnage de Gordon sous les traits de Gary Oldman prend à ce titre beaucoup d'importance et devient un appui essentiel sans lequel Batman ne pourrait agir aussi aisément. L'apparition dans le film de Salvatore Maroni est assez inattendue, un clin d'œil sympathique aux fans, mais somme toute logique du fait que dans "Begins" il y avait déjà la présence de son rival Carmine Falcone et surtout que dans le comics il est à la base de la transformation de Harvey Dent en Double-face. Un autre adversaire fera une petite apparition en la personne de l'Epouvantail. Il ne faut pas oublier Alfred, Lucius Fox et Rachel Dawes, interprétée cette fois par Maggie Gyllenhaal et qui fait oublier sans grande difficulté la très fade Katie Holmes.

Après avoir renouvelé une licence devenu kitch, Nolan persiste et signe avec "The Dark Knight", un excellent film, un blockbuster intelligent qui possède, en plus d'une argumentation solide, une excellente structure et des personnages forts.
Lorelei3
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le 11 nov. 2011

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