Il y a incontestablement une vitalité rare dans le cinéma coréen. Et s'il nous attire tant, c'est parce qu'il garde son identité et ne cherche pas à imiter d'autres cinémas (là où tant de films français tentent d'imiter les films américains). Le cinéma coréen est donc bien souvent imprévisible, inattendu. c'est le cas de ce film.
Joong-Ho est un ancien flic ; il dirige maintenant une boîte de call-girls. Plusieurs de ses filles ont disparu, et il croit d'abord qu'elles ont fui. Mais il se rend finalement compte qu'elles ont disparu après un rendez-vous avec le même homme. Commence alors une course-poursuite qui durera jusqu'à la fin du film.
Un film qui se plaît à multiplier les surprises et les rebondissements qui relancent l'action dans des directions inattendues. Et qui permettent aussi de nombreux changements d'ambiance. Le film passe régulièrement du suspense à l'humour, avec quelques scènes très sanguinolentes voire limite horribles.

Le personnage principal est également assez inhabituel. Il est loin d'être un héros ! Ainsi, s'il cherche le criminel, c'est plus par souci financier : pour lui, les filles sont sa propriétés, elles représentent de l'argent, un investissement. De plus, il est violent, un peu con parfois, survolté toujours.
Par extension, c'est l'ensemble de la police qui n'est pas présenté sous son meilleur jour. Aveux extorqués, pressions politiques, preuves inventées, compétences très limitées... ça fait beaucoup penser à Memories of murder !
Enfin, le film permet aussi une plongée inquiétante dans le cerveau d'un criminel. Et ça constitue bien souvent les meilleures scènes !

Dommage que le tout souffre de quelques longueurs, surtout au milieu (ce que l'on appelle "un ventre mou"). Et surtout d'une volonté exagérée d'esthétiser l'ensemble : images trop léchées, photo trop "clean", jeu trop artificiel sur les lumières : cela empêche de pleinement rentrer dans l'action.
Alors même si, plusieurs fois, on songe à l'excellent Memories of murder, ce Chaser n'atteint pas le même niveau. Mais reste quand même plaisant à regarder (attention à certaines scènes brutales).
SanFelice
7
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes A hard rain's a gonna fall, Films d'arbre(s) et Walk the streets for money

Créée

le 7 févr. 2013

Critique lue 1.9K fois

56 j'aime

11 commentaires

SanFelice

Écrit par

Critique lue 1.9K fois

56
11

D'autres avis sur The Chaser

The Chaser
drélium
8

At last.

Bon ok, c'est vachement bien. Et pourtant, je vous jure, vous me saoulez avec vos films glauques qui ne peuvent pas s'empêcher d'aller aux plus bas instincts pour réveiller quelques sentiments forts,...

le 10 févr. 2013

128 j'aime

32

The Chaser
Gand-Alf
9

La poursuite impitoyable.

Présenté notamment au festival de Cannes en 2008 (où il connut une standing ovation d'une dizaine de minutes) et à Deauville en 2009, The Chaser fit l'effet d'une véritable petite bombe pour ceux et...

le 13 févr. 2016

107 j'aime

1

The Chaser
Aurea
6

À un rythme d'enfer

La course poursuite infernale d'un ancien détective, devenu proxénète, pour tenter de retrouver l'une de ses "filles" enlevée par un maniaque sexuel. On est d'emblée saisi par le rythme percutant du...

le 27 juil. 2011

95 j'aime

38

Du même critique

Starship Troopers
SanFelice
7

La mère de toutes les guerres

Quand on voit ce film de nos jours, après le 11 septembre et après les mensonges justifiant l'intervention en Irak, on se dit que Verhoeven a très bien cerné l'idéologie américaine. L'histoire n'a...

le 8 nov. 2012

256 j'aime

50

Gravity
SanFelice
5

L'ultime front tiède

Au moment de noter Gravity, me voilà bien embêté. Il y a dans ce film de fort bons aspects, mais aussi de forts mauvais. Pour faire simple, autant le début est très beau, autant la fin est ridicule...

le 2 janv. 2014

218 j'aime

20

Chernobyl
SanFelice
9

What is the cost of lies ?

Voilà une série HBO qui est sans doute un des événements de l’année, avec son ambiance apocalyptique, ses flammes, ses milliers de morts, ses enjeux politiques, etc. Mais ici, pas de dragons ni de...

le 4 juin 2019

214 j'aime

32