Attribuer à ce film l'étiquette de film culte n'est peut-être pas la meilleure façon de le juger.
Premièrement parce que les frères Coen ont une façon unique de réaliser. Alors culte, pourquoi pas, mais pas que.
Il est vrai que le Duc est sûrement un des meilleurs anti-héros qu'ait connu le 7e art. Mais comment classer The Big Lebowski ? Est-ce un film comique ? Certainement, le nombre de répliques dignes d'Audiard est sûrement plus important que celui de russes blancs que s'envoie Jeffrey. Est-ce un film de bowling ? Oui. Est-ce un film d'action ? A vous de voir... On peut cependant noter des points où le film excelle. Le casting par exemple : Bridges, Goodman et Buscemi ! Et le jeu d'acteur surtout : Jeff Bridges joue tellement bien le duc qu'il l'est presque devenu, il suffit d'écouter Jeff Bridges & the abiders (référence directe au film). La BO, mêlant folk, pop, country, colle parfaitement au film et constitue un super album pour tout mélomane qui se respecte. The Big Lebowski est un film des frères Coen, une histoire qu'ils nous racontent comme ils le font si bien, pour l'apprécier il faut se laisser porter par l'univers du Los Angeles des années 90, du personnage principal semi-clochard, et pourtant aussi heureux qu'on peut l'être, et de la vie rythmée par les compétition d'un sport qui est représente l'équivalent américain de la pétanque. La meilleure façon de l'apprécier est d'enfiler un peignoir et de se servir un (ou plusieurs) russes blancs. C'est pour cela que le film ne plait pas à tous, et c'est vrai pour tous les autres films de Joel et d'Ethan, si l'univers ne vous plait pas, le film ne vous plait pas. En revanche si l'univers vous plait, vous parle, le film peut apparaître comme finalement très bien construit autour de péripéties plus invraisemblables les une que les autres, appuyé par une bande originale exceptionnelle et un jeu d'acteur fascinant.