The Batman par Kieran_h3ld

Ça fait quasiment une semaine que je rumine ce tant attendu The Batman, une semaine que j'essaye de lui trouver des défauts en me disant que c'est impossible qu'il soit parfait. Alors oui, je ne l'ai vu qu'une seule fois et oui, on est en plein dans l'euphorie, mais à part le personnage d'Alfred qui est vraiment inutile, je ne vois a l'instanté rien à redire. J'ai été absolument fasciné pendant ces 3 heures d'enquête.
Puisque oui, c'est la première fois dans une adaptation cinéma des aventures du Chevalier Noir qu'il est enquêteur, plus qu'un super héros. Et donc forcément, le film va avec, c'est un véritable polar noir comme on en fait très rarement de nos jours. L'enquête est passionnante, digne d'un Saw plus développé, d'un Zodiac qui tourne moins en rond ou d'un Seven encore plus sombre, on est véritablement happé par tout ces jeux d'énigmes dans une Gotham profondément corrompu. Le rythme de narration est impressionnant, personnellement je n'ai ressenti aucun ventre mou.
Au delà d'etre un enquêteur intelligent, réfléchi et méthodique, ce Batman est un homme meurtri, dépressif, seul, retranché dans son manoir. Et puis le plus important, il est la vengeance, il le dit lui même dans la phrase que tout le monde a déjà entendu, il n'est plus la justice. Son traitement est complètement aux antipodes de celui de Nolan, c'est l'anti playboy excentrique, presque jamais dénudé ou démasqué, on laisse complètement de côté Bruce Wayne comme si l'homme chauve souris ne voulait pas que nous, les spectateurs, voyons son vrai visage. Il est plus sombre que jamais, plus sombre que ceux qu'ils pourchassent, au point que les voyous de Gotham ont peur en permanence, ils ont peur de l'obscur, de l'ombre. Mais ce vengeur n'est pas pour autant intouchable, on le voit notamment dans une scène où il est pourchassé et qu'il doit sauter d'un immeuble, problème, il a peur du vide. En général il s'en prend plein la gueule à chaque baston, et c'est réaliste, un des grands objectifs de Matt Reeves. Quant à Robert Pattinson, il réussit plus que je n'aurais pu le penser dans ce rôle. Il fera taire tout les sceptiques. Grosses mentions aussi à la BO absolument folle et en particulier son thème qui accompagne en permanence le Batman, et qui le rend encore plus sombre, parfois presque comme un vrai méchant.
Plus que Batman ce sont la totalité des personnages qui sont réussit. A commencer par le Riddler aka l'homme mystère, l'antagoniste principal du film. On ressent en permanence sa présence, il est toujours là même en étant nulle part. A chacune de ses apparitions il crève l'écran, Paul Dano est énorme dans ce rôle vraiment. Mais ce qui m'a le plus marqué dans ce personnage, c'est son affiliation avec Batman. Il se rapproche énormément de lui, c'est un homme qui veut se venger, qui enquête et qui veut faire éclater les mensonges des corrompus de Gotham. On le voit dans le génial scène de confrontation où le Riddler qualifie son oeuvre comme un travail d'équipe réalisé en collaboration avec l'homme masqué.
Le deuxième personnage très intéressant est Catwoman, à ma grande surprise. Déjà Zoé Kravitz est sublime et très convaincante, bien plus que Anne Hathaway (je n'ai pas encore vu les films de Burton et sa Catwoman version Michelle Pfeiffer). Et c'est pour moi la seule véritable humaine du film, en tout cas celle qui s'en rapproche le plus. Elle représente la dureté de ce monde cruel et toutes les répercussions que cela peut engendrer. C'est vrai qu'elle ne fait pas toujours avancer l'intrigue, mais pour moi c'est logique puisque que elle même s'est prit et se prend sans cesse des bâtons dans les roues, ce qu'elle rend à l'intrigue.
En personnages marquants, mais bien plus secondaires il y a d'abord Le Pingouin. Il n'est pas le plus élaboré, son importance est assez moindre, à part être la figure de la corruption dans la première partie du film il ne sert à rien. Mais on aimerait tellement en voir plus tant Colin Farrel et sa prothèse crève l'écran.
Ensuite il y a un très bon Jim Gordon. Un homme qui se bat contre les meurtres du Riddler, mais aussi contre sa hiérarchie corrompue. Il est très présent et est le véritable Robin du film. Dans la même veine, j'ai trouvé très intéressant le fait de déconstruire la figure du père de Bruce Wayne ainsi que son héritage.
Sur l'aspect technique, c'est merveilleux. Déjà très bon dans son Cloverfield ou dans ses 2 épisodes de La Planète des Singes (Planète des Singes l'Affrontement c'est incroyable), Matt Reeves se révèle dans un tout autre style. Sa mise en scène est parfaite, il y a énormément de travail et de tentatives comme sur les flous, sur des visions subjectives du Batman, sur les couleurs, le rouge notamment (il y a bien plus de choses que ça). Il a réussit à capter l'obscurité et la rendre sordide, il y a énormément de plan d'ombre où le Batman en sort, où non, mais c'est toujours flippant et d'une beauté immense.
Les scènes d'actions elles, sont virtuoses. Elles ne sont pas très nombreuses, mais elles sont fabuleuses. Celle qui m'a le plus cassé la gueule c'est sûrement la course poursuite avec le pingouin, une des meilleures que j'ai vu dans ma vie. Le découpage de cette scène est fou et la caméra colle et capte l'action toujours dans une notion de réalisme. Cette quête est toujours là, et pas que dans cette course poursuite. La scène de la bombe par exemple est génial, mais dans chaque combat, dans chaque moment d'action, cette quête de paraître vrai est présente. On a une impression de zéro CGI.
Je pense avoir fait le tour, même si c'est très dur de mettre des mots sur un film de 3 heures, vu qu'une seule fois, si marquant soit il. Le second visionnage sera déterminant, mais en aucun cas il ne pourra me faire oublier la claque immense qu'à été ce The Batman.

Édit : Après revisionnage, tout ce que je pensais du film est conforté. Par ailleurs j'aimerais rajouter quelques petites choses qui m'ont sautés aux yeux durant ce second visionnage.

Il y a pas mal de petits plans séquences fort sympathique.

La BO n'est pas si répétitive que ça, le thème accompagnant le héros masqué m'était resté grâvé, je pensais qu'il revenait sans cesse, mais ce n'est pas le cas, la musique est varié, toujours avec la même ligne de conduite bien sûr.

J'ai trouvé assez cool le jeu sur les animaux. Chauve souris, chat, pingouin, rat, pigeon, faucon tout ça.

Il y a aussi toute cette symbolique avec Bruce qui se voit plus jeune dans le fils du maire assassiné. C'est ce petit gars qui prendra la main de Batman en premier quand il la tendra à la ville.

Et puis surtout je n'avais pris conscience de l'importance et de la qualité d'écriture du personnage de Carmine Falcone, magnifiquement interprété par John Turtorro. Il sert le récit sur plein d'aspect, politique notamment, mais aussi par rapport à son passif avec Selina Kyle ou Thomas Wayne, et les répercussions que ça en a sur Bruce.

Enfin bref un immense film, même en dehors des salles, et ça c'est fort.