DISCLAIMER : La note est une note "neutre" qui correspond à la moyenne (arrondie) de l’oeuvre au moment où on publie la critique.


Seule la critique ci-dessous reflète donc notre avis.





Notation :



Stalker : + + + +
Port du masque obligatoire : + + +
Soupe de phalanges : + + + +
Un papa, une maman : - - - -



De quoi ça parle :



Après deux ans passés à tabasser des criminels dans les rues de Gotham, Batman termine son stage au côté de Jim Gordon et s’apprête à obtenir son DUT de super-justicier. Mais cette expérience le pousse à s’interroger sur son avenir professionnel. Le taux de criminalité n’a jamais été aussi élevé. Alors est-il vraiment utile ? Ce job lui permettra-t-il vraiment de faire une différence au quotidien ? Quitte à ne servir à rien, n’aurait-il pas mieux faire de dilapider son héritage pour se payer une école de commerce ?


Alors que le doute l’assaille, plusieurs personnalités importantes de Gotham sont assassinées et le tueur lui laisse des messages mystérieux sur les scènes de crime. C’est pas encore cette année qu’il pourra partir en vacances à Bora-Bora.



Les points forts :



Oui, c’est le 10e film Batman qu’on voit au cinéma en 15 ans. Mais celui-ci réussit à trouver son identité propre en lorgnant plus sur le polar que le film de superslip, et en mettant en avant l’aspect détective du héros, souvent laissé de côté sur grand écran. On a même le droit à une bonne vieille voix-off qui nous fait penser que Batman pourrait très bien faire un feat avec Grand Corps Malade.


Comme les bandes annonces le laissaient penser, Robert Pattinson incarne Emo-Batman. Mais ça fonctionne. Il arrive très bien à incarner l’étrangeté de ce héros qui n’a pas l’air beaucoup plus équilibré que les types qu’il poursuit. On notera d’ailleurs que le côté « playboy millionnaire » est totalement mis de côté et que Bruce Wayne at l’air d’être la future star d’un épisode de Faites entrer l’accusé même dans la vie civile.


Matt Reeves à la réal et Craig Fraser à la photographie sont là pour nous offrir de belles images dignes d’une pub pour parfum. L’utilisation du terme « plan iconique » devrait valoir la peine de mort à son auteur, mais il faut reconnaître qu’il y en a beaucoup dans ce film.


La direction artistique a de la gueule et on arrive bien à croire à cette version de Gotham City qu’on croirait sortie de Seven. On regrette presque l’absence de cinéma en odorama pour sentir les bouches d’égout fumantes.


La Catwoman la plus charismatique depuis Batman Returns. Bon en même temps, la concurrence n’était pas ouf.


On a engagé Paul Dano et on lui a dit « vas-y, aie l’air fou » et étrangement, ça marche bien. Même si on dirait plus un méchant de Saw que l’Homme-Mystère. On ne t’oublie pas, Jim Carrey et ton pyjama scintillant.


Colin Farrell est content, il est déguisé et il peut jouer Tony Soprano. C’est cool pour lui.


Même si ils n’expriment que peu leurs sentiments, on sent une belle bromance entre Batman et Gordon. On rêverait presque de les voir faire des soirées FIFA ou jouer aux fléchettes dans un pub.


Les scènes d’action sont rares mais quand elles sont là, elles ont le même impact qu’un coup d’avant bras dans la gueule. Même si les bastons privilégient la brutalité et pas forcément les belles chorégraphies trop classes.


Le film comporte quelques thématiques contemporaines. Par exemple le méchant est un twitcher qui remercie sa commu’ de l’avoir aidé à financer son attentat sur Tipeee, et Zoé Kravitz est une fille de millionnaire parle de lutte des classes.


La musique de Michael Giacchino qui reste dans la tête.



Les points faibles :



Si l’enquête est bien menée avec plusieurs sous-intrigues qui viennent s’imbriquer habilement, on a parfois l’impression d’être dans GTA. Comme quand Batman/Bruce doit retourner 4 fois dans la même boîte de nuit pour parler aux mêmes PNJ de mafieux.


D’ailleurs, Batman a beau être le meilleur détective du monde, il se fait clairement balader tout le film par Riddler. Certes, il résout les devinettes du Père Fouras facilement mais il ne prend jamais le dessus sur son adversaire. C’est pourtant pas faute de poser plein de photos par terre et de les relier entre elles par des fils comme un vrai détective.


Toujours dans cette logique de « Batman est l’homme le plus intelligent de la planète », il faudra nous expliquer pourquoi quand il fait du wingsuit, il décide de déclencher son parachute au moment où il passe sous un pont. C’est quand même très con. On dirait un mec qui joue pour la première fois au jeu-vidéo Batman et qui déclenche son grapin dans le seul endroit de la ville où il n’y a pas de buildings à proximité, finissant inévitablement par tomber comme une grosse merde.


Au bout de 2h40 de film, Matt Reeves s’est dit « oh merde, il me manque une grosse menace débile pour le climax, vite ! » et le dernier acte tombe un peu comme un cheveu sur la soupe. Globalement, on a l'impression de dire ça pour tous les blockbusters, mais 20 minutes auraient pu sauter sans que ce soit trop grave.


Au niveau de l’écriture, le personnage de Catwoman n’est pas franchement le mieux traité. Elle oublie sa meuf pour Batou en deux minutes, elle se bat bien mais perd les combats importants et elle est assez influençable ce qui fait qu’on a toujours un peu de mal à cerner ce qu’elle veut dans toute cette histoire. On espère qu’elle gagnera en indépendance et en cohérence dans les prochains films (on peut supposer qu’il y en aura).


Les tentatives pour apporter un peu de profondeur au propos (notamment dans la conclusion) sont un peu lourdes et maladroites. Vous ne nous enlèverez pas de l’idée que quand Batman lit son journal intime en voix off, on est plus proche d’un texte de Fauve que de Spinoza.


Un Alfred un peu en retrait. De plus, bien qu’il soit incarné par Andy Serkis, il n’y a aucun twist nous révélant qu’il était un singe depuis le début.


La scène 100% fan-service qui aurait sans doute plus eu sa place en post-générique. Et encore.


La musique de Michael Giacchino qui reste dans la tête. Y compris quand vous achetez du PQ à Franprix.



Le saviez-vous :



Robert Pattinson ressemble plus à une vampire dans ce film que dans Twilight. Par contre, il semble avoir les mêmes attributs qu’un zombie, puisqu’il est littéralement invincible tant qu’on ne lui tire pas dans la tête. Heureusement, personne ne sait viser dans le film.


Colin Farrell peut se déguiser pour jouer un rôle de moche. Par contre si vous êtes moche, vous avez peu de chance de réussir à vous déguiser en Colin Farrell.


Dans une scène coupée, on peut s’apercevoir que Batman boit des Sex On The Beach quand il est en boite.



Les conditions idéales pour le regarder :



Directement dans le ciel grâce à un méga-projecteur pointé vers les nuages lors d’une nuit particulièrement sombre, avec le bruit des sirènes de police en fond.



Ce qu’il faut retenir :



Peu importe comment il est habillé, Batman réussit toujours à rentrer en boîte.



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Tenir un journal intime d’ado gothique. Voici le mien : « 2 mars 2022. Il pleut sur la ville… mais mon coeur, lui, reste sec. Cela fait maintenant plus de 20 ans, mais la cicatrice reste ouverte, béante. La vie n’a plus la même saveur depuis ce terrible Noël 1994 où mes parents ont refusé de m’offrir cette Batmobile Lego. Depuis, j’ai tout sacrifié dans un seul but : la vengeance. Et cette année encore, j’apporterai des Mon Chéri au Réveillon. »




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Larrire_Cuisine
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le 3 mars 2022

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