Pullman dans un western, voilà un bon argument pour voir un film. Malheureusement, on en ressort déçu.
L'intrigue est assez molle : ça manque de conflits et surtout de scènes fortes et marquantes. On ne s'ennuie pas vraiment parce qu'il se passe des choses, mais ce n'est jamais vraiment prenant non plus. De plus, le changement d'objectif principal est assez mal mis en place sans parler de l'intrigue secondaire qui nous montre Lefty s'attacher au jeunot et par là-même se désintéresser de ce qui devait être l'histoire principale.
C'est d'autant plus dommage que l'idée d'un sidekick promu héros est vraiment une bonne idée, mais ça passe un peu à la trappe. Le côté dramatique prend aussi trop de place, c'en est parfois un peu gênant. Il n'était pas non plus nécessaire de liquider tous les vieux, surtout que le côté crépusculaire n'est finalement pas très exploité narrativement, c'est juste un truc qui est là mais qui n'est pas très utile.
Ha ! Si on analyse un peu on constate que le portrait de la seule gonzesse n'est franchement pas reluisant : elle médit et décide assez vite de vouloir faire arrêter le pauvre Lefty. Le pire, c'est qu'à la fin, elle le laisse se sacrifier à sa place sans trop rechigner : décidément, cette femme gagnera tout. Puis il y a le black de service qui disparaît ; les autres cow-boys sont là pour s'excuser et pas lui ! Quel drôle de choix. Ce n'était probablement pas volontaire, n'empêche que narrativement, on peut dire que c'est un peu raciste. Donc les auteurs font passer un message à la fois misogyne et raciste. Ce n'est pas très appuyé, mais quand même, la femme est une garce et le black avait beaucoup de rogne contre le héros, sans parler de la scène où il se fout de lui au début du film.
La mise en scène est correcte. Mais le réalisateur peine à offrir quelque chose d'épique ; il ne parvient pas non plus à rendre justice aux magnifiques paysages. Il essaie de filmer les étendues mais ne se donne pas assez le temps. De même que le montage est un poil trop précipité par moment. Ce film manque de pauses. Pourtant il est déjà trop long. Il aurait fallu charcuter l'histoire, la simplifier et autoriser plus de pauses.
Les acteurs font du beau boulot ; c'est un peu trop centré sur Pullman qui semble voir là l'occasion d'y prester un de ses derniers grands rôles de composition, mais bon, plutôt que de le laisser jouer pour un oscar toutes les deux scènes, il aurait été bien d'être plus discret, en offrant plus de place aux autres acteurs par exemple, ou simplement en limitant les scènes dramatiques. La musique fonctionne : rien de très folichon, mais ça passe.
Bref, ça se regarde, mais ça s'oublie.
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