More is less. And bad.

Marc Webb, on a bien compris que son truc, ce sont des histoires sentimentales accompagnées de dialogues indé, de situations indé, d'une bande son indé... Et il s'en sort plutôt bien dans ce registre. Andrew Garfield et Emma Stone sont amusants dans leurs placard d'Oscorp, mignonnets dans le hall de l'ambassade d'Oxford, pas trop gonflants au sommet d'un pont, etc. Mais quand tu cumules toutes ces scènes croquignolettes... C'est long. Et ce n'est pas comme s'il n'y avait que ça à raconter. Parce que, pour rappel, c'est un film de super-héros moderne... Et dans le registre, Amazing Spider-Man 2 fait tout ce qu'il ne faut pas faire.

Déjà, Hollywood, il faut arrêter avec cette idée idiote dans le registre du film super-héros qu'additionner des méchants dans une suite, ça peut fonctionner. Si vous n'avez pas le talent de Tim Burton dans Batman Returns, laissez tomber. Un à la fois, c'est bien suffisant. Ce n'est pas comme si le dernier Spider-Man de Sam Raimi n'avait pas montré la voie à ne pas emprunter... Mais non ! Ici on aura donc Electro, Osborn père & fils, Rhino... Temps d'écran très divers, il n'empêche, introduire chacun prend du temps, et comme le temps est limité, on se contente du strict minimum, négligeant... Tout ce qui fait le sel d'un bon super vilain en fait. Notamment une psychologie de base. Boudiou qu'Electro est mal écrit. Il redéfinit la notion d'un personnage mal écrit en fait.

Ensuite, les sous-intrigues (coucou le mystère des parents) et sous-péripéties (Vous avez eu honte devant la scène des grues du premier opus ? Préparez vous à vous liquéfier devant la scène des avions qui risquent de se crasher sur New York... Il est manifestement bien guéri là, le traumatisme du 11 septembre, pour se permettre des trucs pareils), quand ça ne sert pas à faire avancer l'histoire principale, déjà pas très folichonne, on s'en passe, on oublie.

Enfin, les scènes d'actions... Bah, en fait, il n'y a pas grand chose à dire. Il y a du bon (la baston de Time Square), du moins bon (tout le reste), le tout bâti avec des effets spéciaux assez mal incrustés dans l'ensemble mais qui ne gâchent pas le visionnage. Pour les sauver, seules les répliques affûtées d'un spidy jamais avares de bons mots peuvent venir à la rescousse.

En fait, The Amazing Spider-Man 2, c'est un gloubi-boulga que seul le scénariste, certainement aussi dérangé et instable que sa créature Electro, peut juger pertinent dans son déroulé. Ce ne sont même pas les incongruités du genre blockbuster qui me dérangent. C'est cette accumulation de faits - ne galvaudons pas le terme "intrigue" à mauvais escient - qui accouche d'un film qui ne sait jamais sur quel pied danser.