Le capitaine confédéré Colt Saunders est un homme riche pécuniairement (il a su tirer profit de la guerre, en tout homme avisé qu'il est) et foncièrement (il co-possède avec son frangin manchot Beauregard dit "Cinch", un vaste domaine dans la Sierra texanne, qu'il a hérité de son glorieux et indéfectible grand père Saunders). Ne manque à son bonheur qu'une épouse et un fils pour perpétuer sa prestigieuse descendance et pérenniser son droit sur cette terre fertile. Et quel agréable coup du sort que cette magnifique Lorna Hunter, femme du monde (en faite une entraineuse de la Nouvelle Orléans, mais ça il l'ignore encore) de passage dans le même patelin et dans le même hôtel que lui. L'occasion est trop belle, pour lui comme pour elle, et sitôt fait connaissance, les voilà unis par les liens sacrés du mariage et en route pour leur chez-eux, leur grand domaine de Bar S. Mais alors que les choses s'annonçaient sous les meilleurs auspices pour le jeune couple, une série de galères s'amoncèlent déjà. La paix aura été de courte durée pour l'officier sudiste : le voilà qui doit composer avec sa crapule au grand cœur de petit frère et les commissaires du gouvernement provisoire du Texas (des nordistes donc) qui veulent l'exproprier de sa place. Une longue lutte s'engage alors pour conserver son ranch et sauver son mariage...

Je n'épiloguerai pas longtemps sur le film tant ma déception est à la hauteur de son potentiel. Son titre original, "Three Violent People" (à savoir Lorna, Colt et Cinch), laissait présager le meilleur et aurait dû donner lieu à un grand film comme Hollywood savait alors les produire. Une histoire malsaine avec un mariage fondé sur un mensonge et un frère tiraillé entre son addiction pour les emmerdes et son amour pour sa terre et sa famille cristallisée autour du sort d'un domaine immense conquis jadis dans le sang et aujourd'hui menacé par la gourmandise d'un état corrompu. Le casting également était de bonne augure. Même si Heston était ce qui se rapprochait le plus de notre Nicolas Cage actuel (c'est à dire un acteur talentueux mais trop souvent héros de films plus que passables, bien qu 'à choisir je préfère de loin ceux de Charlton, jamais avare de magnifiques actrices), il était parmi les meilleurs de son temps. Même chose pour Anne Baxter.
Mais non, au lieu du grand film qu'on rêvait d'avoir, on se fade un énième "Heston movie" avec son lot de machisme, de psychorigidité (ah ça pour jouer le psychorigide il n'avait pas son égal) et de répliques plates. Pour le cadre somptueux du Texas, et le charisme de Baxter et de lui-même on passera l'éponge. Mais quel dommage. Rudolph Maté (dont je n'ai vu que Branded et Union Station avant celui-là) est définitivement un grand directeur de la photographie (To be or not to be, The Lady from Shanghai, Seven Sinners ou encore Gilda) mais un piètre réalisateur.
blig
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le 25 nov. 2014

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