Nouvelle tentative avec le Giallo, ce genre italien, et une nouvelles fois, je ne suis pas satisfait. J'essaierai encore bien sûr, je n'abandonne pas pour autant. En ce qui concerne ce film, je trouve qu'il y a de bonnes et des mauvaises choses tant dans le scénario que dans la mise en scène.

En effet, le scénario me paraît sympathique au début, et puis, ça devient de plus en plus improbable, et cette fin en twist, aussi gore soit elle, est franchement très mal écrite. Beaucoup de dialogues ne servent franchement à rien, sortes de punchlines vides de sens. En même temps, de ces creux scénaristiques, j'ai pu en trouver un certain charme. Argento nous raconte ici une histoire qui ne peut avoir lieu que dans un livre ou dans un film (ou autre médium de la sorte) mais en tous cas pas dans la réalité; les improbabilités alors se révèlent vraie grâce à la magie du cinéma. Tout simplement, ces incohérences apportent un charme Z. Charme Z qui est sublimé par la mise en scène.

Car dès le début, si le scénario peut être considéré comme bon, la mise en scène est franchement nulle. Ne fut ce que la scène où notre héros perd son sac... On n'y croit pas une seconde tout est mauvais, depuis le jeu d'acteur jusqu'à la décision de lui faire lacher son sac à ce moment là. Puis certains mouvements caméras sont mauvais sans doute à cause d'un budget limité. Ainsi, ce célèbre plan où la caméra tourne autour de la maison, d'une fenêtre à l'autre, est terriblement mou et mal fichu (on sent les panoramiques difficiles à exécuter) ; ça impressionne par la longueur, mais ça ne raconte rien. Et pourtant, cette longue pause (car après ce plan on retrouve les personnages dans la même position qu'avant) est en quelque sorte une digression poétique. De la même façon que les souvenirs/rêves/flashbacks viennent maladroitement interrompre le récit à la moitié du film. Cela participe du rêve, d'une réalité possible uniquement au cinéma.

Il y a donc de quoi apprécier le film, même pour moi, mais certainement pas grâce au soi disant talent du réalisateur, mais plutôt grâce à ses lacunes totalement décomplexées. C'est mauvais mais il s'en fiche, il s'éclate et il essaie des trucs quasi impossibles, du coup c'est sympa. Hélas, les dernières 20 minutes, bien que plus gores, me semblent trop sérieuses malgré le ridicule de la situation. Tout simplement, je trouve qu'Argento va trop loin, qu'il 'nétait pas nécessaire d'accumuler les twists. Mais je peux comprendre que certains y voient le summum de l'action. Et puis, au delà de ces scènes mystiques, il reste quelques longueurs affligentes, des plans ou dialogues lourds, qui 'nen finissent pas.

Bref, un film Z qui possède un certain charme mais aussi de sacrées longueurs. J'en reste donc mitigé.
Fatpooper
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le 5 août 2012

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