Taram et le Chaudron magique souffre d'une mauvaise réputation chez Disney. Principalement parce que le film est l'un des plus sombres du studio et qu'il s'est littéralement ramassé au box-office après une gestation longue et compliquée.
On sent évidemment une très grosse inspiration du côté des écrits de J.R.R. Tolkien quant à la mise en scène de cette histoire, qui bien souvent rappelle la trame du Seigneur des Anneaux. Pourtant Taram et le Chaudron magique est bien une adaptation à part entière d'un roman fantastique, plus précisément le tome deux des Chroniques de Prydain par Lloyd Chudley Alexander. Dans les grandes lignes l'histoire reprend les grandes thématiques propres au genre telle que l'ambition, la lutte du bien contre le mal mais aussi la quête initiatique et le courage.Un scénario en somme très simple et surtout axé sur l'efficacité, mené par des personnages fonctionnels mais attachants et ô combien redoutable et efficace pour ce qui est du grand méchant, le Seigneur des Ténèbres.
Outre cela l'animation est bonne, notamment pour ce qui est détails des décors, et le sang n'est pas non plus masqué ici. Les techniques employées font mouche et l'ensemble dégage une ambiance bien plus proche d'un Don Bluth que d'un Disney. C'est sombre et poisseux, porté par des créatures et des personnages singuliers, tout ici respire la fantaisie enfantine dans laquelle s'insère habilement une noirceur surprenante.
Taram est le rejeton mal-aimé et renié par ses propres créateurs, un classique que la firme aux grandes oreilles préférerait oublier, ce qui ne l'empêche pas de rester tout à fait convaincant dans ce qu'il propose. A découvrir donc, pour voir un Disney différent.