Once upon a time, when the yen was the most powerful force in the world, the city overflowed with immigrants, like a gold rush boom town. The immigrants called the city Yentown. But the Japanese hated that name. So they referred to those yen thieves as Yentowns. It's a bit puzzling, but "Yentown" meant both the city and the outcasts. This is the story of Yentowns in Yentown.

Conduits ici par le rêve d'une vie meilleure, le moteur de tout déraciné volontaire, les Yentowns se sont posés là, à la limite de leur ancienne vie et de leurs espoirs, trop loin de chez eux pour y retourner, mais aussi trop loin du Japon fantasmé dont ils ne touchent la réalité que du bout des doigts sans jamais l'empoigner. C'est à la frontière de ces deux vies que les Yentowns survivent, avec pour horizon les tours lointaines, image fantomatique du Japon moderne, destination (des)espérée mais pas interdite à force de volonté. Et sur l'autel des espoirs, la concrétisation des rêves de vie meilleure se matérialise en Yens. Devise que le destin va mettre à disposition des héros dépossédés d' Iwai, au détour d'une cassette trouvée dans le corps d'un yakuza propulsé punching ball le temps d'une tentative de viol empreinte de supériorité « ethnique ». Toi Yentown. Si je paie, tu obéis. Esclave de l'argent, déshumanisé aux yeux des japonais, les Yentowns vont pourtant être constamment hypnotisés par ce Yen. Et tout comme le moustique devant une lampe trop lumineuse.........comprendre que ce n'est peut être pas là le plus important, trop tardivement pour regretter. Mais est ce là l'important quand jadis privé de tout on ne désire que vivre pleinement, dans la lumière, ne serait ce qu'un délicieux instant où le plaisir de vivre naît du total abandon ?

I've lived a life that's full
I've travelled each and every highway
And more, much more than this
I did it my way Regret, I've had a few
But then again, too few to mention
I did what I had to do
And saw it trough without exemption

Tel un résumé poétique, My Way contient l'essence même du parcours des Yentowns de IWAI Shunji, à en devenir l'hymne. Avancer pleinement. Ne rien regretter. Chanté à la face du Japon dans un club devenu à la mode, donc japonais, avec une conviction confondante de vérité par Glico (délicieuse Chara), la sucrerie à lécher des enfants (re)devenue objet des attentions des adultes, My Way est la ligne narrative du film de IWAI, parabolant ses personnages mais donnant aussi l'accroche nécessaire pour faire coexister l'ensemble des protagonistes, du Yentown au Mafieux. My Way, pierre philosophale transformant le plomb en or, ou plutôt l'argent en encore plus d'argent, mais aussi la chenille en papillon, Ageha. Ce sont donc les histories croisées d'humains en quete d'humanité dans le regard des autres que dévoile IWAI en une narration tout aussi multiple que risquée. Véritable mélange de genres de musical à drame en passant par yakuza eiga, le destin de ces quelques Yentowns choisis se déroule sous le regard de la véritable héroine, Ageha, une jeune fille sans identité qui s'en construira une quand elle se verra donner un nom. Il y a ce mélange de croyances populaires ancestrales et de modernité gargantuesque dans le discours de IWAI Shunji, créant une distance avec le réel tout en le pointant du doigt avec insistance.

En parlant d'un monde qui n'existe officiellement pas, IWAI Shunji concoit une uchronie réaliste que l'on devine cachée derriere le rideau. Les oubliés du systeme sont là, et le réalisateur leur donne la parole. Un registre thématique rare au Japon. Du grand cinéma.

nihoneiga
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le 3 févr. 2012

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