
Je me suis posé cette question une bonne partie du film.
De toute façon il n'y avait pas grand chose d'autre à faire. J'avais fini mon paquet de pop corn depuis longtemps et des hordes de spectateurs mécontents sortaient de la salle en arrachant leur t-shirt de joker avant de le brûler dans une poubelle. A côté de moi un gros geek avec une montre batman pleurait bruyamment. Je souriais car il n'avait pas fini ses nachos. Il me les céda d'un geste las et je m'éloignais pour suivre tranquillement la suite du film. Après tout j'étais venu pour voir suicide squad et j'avais payé ma place, non mais.
Alors qu'est-ce que ça donnait ? Ben pas grand chose en fait. Les séquences s’enchaînaient sans que l'on puisse y trouver un semblant de scénario construit. Peut-être y avait-il un sens caché à cette histoire ? Après avoir fini les nachos je décidais que non. David Ayer avait tout simplement décidé de faire ce film sans recourir aux services d'un scénariste. Ou alors il avait perdu un pari
Frustré de ne pouvoir mettre un point final à cette épineuse question, je partais à la recherche d'un paquet de bonbons dans la salle. C'est un couple visiblement sur le point de se séparer qui me le fournit, énervé. Lui disait qu'il était désolé, que le trailer annonçait pourtant le retour d'un joker très en forme (cette blague). Elle répondait qu'elle aurait dû écouter sa mère et que d'ailleurs elle allait retourner chez elle. Je les laissais en me disant que chouette, il était plein de dragibus. Pas le couple hein, le paquet.
Pourtant j'aime beaucoup la musique dans suicide squad. Je me trompe peut-être mais je ne me souviens pas avoir entendu une BO aussi diversifiée dans un seul film. Skrillex, Eminem, CCR, une reprise des Bee Gees et j'en passe. Rien que de très connu, mais le tout colle très bien ensemble et fait plaisir. Les décors, les costumes, l'image, tout me va plutôt bien. Certes, ce n'est pas Jared Leto qui va nous faire oublier Heath Ledger ou Jack Nicholson, mais il est quand même plus freaky que Cesar Romero, non ?
Fin des dragibus et fin du film. Un gros sentiment de gâchis. Comment ruiner un des meilleurs pitchs de l'histoire des films de guerre, celui des 12 salopards ? Quelques semaines avant le débarquement en Normandie, 12 criminels se voient confier une mission cruciale en territoire ennemi. Sur le terrain, rien en se passe comme prévu. S'agit-il en fait d'une mission suicide ?
Avec un bout de scénario pareil, il y avait vraiment moyen de faire quelque chose d'intéressant pour Deadshot, Harley Quinn, Katana et cie. Leur donner de la profondeur et montrer leur côté méchant et l'horreur de la guerre. Au lieu de quoi on sort de la salle en se disant que Killer Croc est sûrement un brave type au fond. Misère de pomme de terre...