[Spoilers]


Avec du recul, ce film mérite plutôt cinq étoiles que sept. Il y a plus d'un an, depuis la première apparition d'un trailer lors de la comic-con, qu'on nous rabache chaque jour un nouveau plan, une nouvelle scène, un nouvel article-interview de Jared Leto, une anecdote de tournage. Et depuis quelques jours, la promotion par gavage a laissé place à une critique acerbe de ce film. Bon. Je ne voulais pas que mon impression soit biaisée donc je me suis abstenu de me promener sur les différentes critiques, pensant que cette vague de mauvais commentaire s'expliquait par une obscure mouvante bobo-hipster, émanant d'individus persuadés que les blockbusters, c'est naze.
Je n'ai toujours pas lu les critiques mais, au sortir du film, je me retrouve malheureusement du même avis.



  • Deadshot / Will Smith. PUTAIN on était à deux doigts d'échapper à une énième scène de pleurs virils de l'acteur bougonnant dans sa barbe, mais non. Désolé mais le reboot black de Hawkeye ne prend pas-du-tout. Il interprète le voyou, you know, mais celui qui connait les bails et qui aime sa famille dans le fond. Cet homme au grand coeur, kéké énervé, qui ne rate jamais sa cible sauf pour sauver HQ. Trop mignon <3

  • Harley Quinn / Margot Robbie. Parlons-en, tiens. Alors un bon point aux réalisateurs pour l'histoire du personnage, avec la mention du Dr Quinzel. Un mauvais point pour ses manies et son accoutrement, tellement surfaits. Petite scène torride/cocasse lorsqu'on la voit se mettre en sous-vêtements à l'écran, telle une Chris Hemsworth pour mâles. Ses répliques, prétendument drôles (enfin, j'imagine) tombent à plat et ne font pas rire. C'est dommage. Elle donne l'impression un peu triste de vouloir paraître folle. C'est tout. Oh le Joker que j'aime est mort AH NON OSEF alors que là un tableau plus intrinsèque aurait pu être intéressant. Tant pis.

  • Le Joker / Jared Leto. Un demi-point pour le rire et le plan allongé au milieu de cercles concentriques composés de couteaux en tous genre. Sa seule "folie" est matérialisée par des plans en fausses couleurs, il met mal à l'aise, s'amuse à jouer au monstre façon Labyrinthe de Pan avec un tatouage de sourire sur la main (lolilol) et fait tout pour sauver sa princesse. Il y a quoi de drôle ou de fou là-dedans ? Sérieusement Jared, retourne chanter et jouer dans des bons films, s'il te plaît...

  • L'Enchanteresse / Cara Delevigne. Bon, pour être franc, les seules scènes où je supporte sa tête sont celles où on voit à peine son visage, à savoir, celle où elle a le physique de l'enchanteresse sombre bien terre-à-terre et mystique. Mais quand elle endosse sa robe bleue façon petite sirène, elle fait fragile et se ridiculise. NON. Et pourquoiiiiii nous offrir cette happy ending à deux centimes ? June Moone, son hôte, n'aurait pas pu mourir après avoir été tuée ? Hélas non, par un fier emprunt au dernier tome d'Harry Potter, on nous montre que la mort peut n'atteindre que ce qu'il y a de mauvais en nous (poke @Voldemort). Marion Cotillard devrait en prendre de la graine.

  • Diablo / J. Hernandez. Ah, un personnage qui tient à peu près la route, bien qu'assez en retrait durant toute une part du film. Jusqu'au moment (fort heureusement, non loin de la scène finale) où il se sacrifie pour ses potos, parce que c'est eux les vrais <3 Il n'y avait vraiment pas plus mielleux comme idée ?


On passera sur monsieur Dreadlocks qui sort deux phrases et se fait buter comme un con, Jai Courtney (Boomerang) qui a autant de relief qu'un ticket de caisse et donne juste envie de lui faire bouffer sa peluche en licorne (on sent bien l'envie d'avoir voulu copier Deadpool, sans y parvenir), et sur le frère de l'enchanteresse, plus grande fierté des studios Pixar.


Les sous-titres non-anglophones en WordArt, c'était pas la peine.


Et cette BO les gars, c'est quoi ? Il y a eu un décalage lors du montage ? Des morceaux un peu punchy qui dépassent rarement la demi-minute, mais qui tombent quasiment à chaque fois en désaccord avec le rythme de la scène. C'est d'un ridicule.


Pour résumer :
- Les acteurs surjouent et les moments voulant faire sourire ne sont pas efficaces. J'approuve habituellement la surenchère, hélas dans cette oeuvre elle met surtout mal à l'aise et nous envoie bien loin d'un divertissement.
- Le Joker, c'et non, non, non, et non. Autant ne pas inclure le personnage si c'est pour le crucifier ainsi.


Bon, avec du recul, je ne suis même pas sûr qu'il mérite 5 étoiles. Déso.

Couuette
4
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le 5 août 2016

Critique lue 244 fois

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Kévin Couette

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