Un spinn-off à la hauteur d'un spinn-off, rien de plus.

J'ai beaucoup aimé Suicide Squad, peut-être parce que je n'en attendais pas quelque chose de sensationnel. Le film joue son rôle de spin-off à la perfection. Oui, spin-off, c'est comme ça que j'ai vu cette oeuvre depuis le début et en le prenant dans ce sens le contrat est parfaitement rempli. Les cameos sont très appréciables, surtout celui "révélé" il y a quelques jours par la Warner dans les crédits, j'étais comme un gosse pendant un rapide, très rapide moment.


J'ai aimé l'ouverture avec la présentation des personnages, et contrairement à ce que les critiques lui reprochaient, elle n'est pas décousue comme pouvait l'être la version ciné de Batman V Superman : Dawn Of Justice ; c'est le montage qui est comme ça, c'est voulu, c'est réussi.


Suicide Squad c'est aussi un nombre incroyables de scènes coupées... J'ai eu l'impression de voir un tiers des trailers partir en fumée. La faute de La Warner ? d'Ayer ? Le saura-t-on un jour ? Peu probable. Toujours est-il qu'une version longue serait la bienvenue chez beaucoup de monde, surtout chez les fans. (NB : La version longue est sortie entre-temps, mais n'a pas apportée grand chose à part un bel approfondissement du Joker et quelques gags inutiles)


Du côté des personnages, tout est réussi. David Ayer et Jay Hernandez ont réussi à me faire accrocher à un personnage dont je ne connaissais pas l'existence avant l'annonce du cast. Chato 'El Diablo' Santana bénéficie d'une solide (mais banale ?) backstory qui rend le personnage étonnement attachant. C'est aussi le cas de Floyd Lawton, qu'on avait déjà connu il y a maintenant 4 ans dans Arrow (qu'est-ce que le temps passe) sous les traits de Michael Rowe. Ici, c'est Will Smith qui endosse le rôle du tueur à gages. Backstory respectée, identité visuelle des comics respectée, et un Deadshot incroyablement létal (un peu trop ?). On se demanderai presque comment Batman a pu réussir à le coffrer (presque). Comme nous avons pu l'entrevoir dans les trailers, le personnage est lié à celui du Captain Griggs (interprété par Ike Barinholtz), et ce qui est drôle, c'est qu'en écrivant ces lignes je m’aperçoit que ce bon vieux maton (dont on devine tout de même le sort) a surement été victime d'un cut, ou alors je me suis assoupi quelques secondes.


Amanda Waller est brillamment interprétée par Viola Davis. Vous vous souvenez de la Waller froide, manipulatrice, puissante et n'hésitant pas à faire se salir les mains qui nous avait été présentée dans Arrow il y a 3 ans ? Et bien oubliez là, notre Amanda du DCEU n'en ferait qu'une bouchée, à la Killer Croc. Waylon Jones est d'ailleurs fort convainquant à l'écran, on remerciera Adewale Akinnuoye-Agbaje mais aussi l'équipe de maquillage qui a fait un travail monstre pour donner vie au crocodile cannibale. Mon regret serait qu'il ait encore la même apparence lors de sa prochaine apparition. Car même s'il était d'un réalisme extraordinaire, j'ose espérer que sa mutation n'est pas entièrement terminée et qu'il gagnera quelques centimètres en long et en large d'ici là, histoire de réussir à effrayer Rick Flag ! Le Capitaine Flag (#blague) est d'ailleurs sympathique à suivre durant le film, il est au centre de l'intrigue et ça fait du bien d'avoir un simple soldat à qui s'identifier.


L'amitié naissante entre Slipknot et Captain Boomerang est appréciable, même si on passera sur le développement inexistant d'un des deux lascars. Harkness est ici le résultat d'un croisement entre un cambrioleur et un sans-abris, mais au final, ça passe plutôt bien ! Il apporte une touche d'humour à sa façon, tout comme Katana, malgré elle. Nous viens maintenant l'Enchantress. L'ignorance totale de ses capacités jusqu'à sa présentation dans le film nous laissait répéter cette redondante question : Mais quel est son rôle ? Et bien évidement, après une courte (mais belle) présentation, on en devine la totalité, le twist a donc un bien moindre impact sur le spectateur que ce qu'aurait voulu Ayer.


Voilà, je n'ai oublié personne. Si ? Passons maintenant aux deux personnages du film les plus attendus par le public, j'ai nommé : Harley Quinn & le Joker. Ayant visionné le clip de Skrillex & Rick Ross - Purple Lamborghini pas plus tard qu'hier, toute mes attentes étaient retombées quand à ce Joker. En effet, dans la vidéo, Jared Leto apparaît sous les traits de son personnage, et qu'est-ce que c'est mauvais, il est d'un ridicule. Vous pouvez oublier tout ça, dans Suicide Squad, malgré les multiples cuts, Jared Leto est impressionnant dans le rôle du Clown Prince of Crime. Finalement, il nous sert une version que nous n'avons jamais vus auparavant, que ce soit dans les films ou même sur papier. On reconnait pourtant tout du Joker, c'est fou. [Petit aparté : à ceux qui critiquaient le fait que le Joker soit toujours en vie alors qu'un Batman "qui tue" nous a été présenté dans Batman V Superman : Dawn Of Justice, je leur ai souvent répondu : "Le Joker s'en sort toujours".] La folie est là, les gadgets-surprises sont là, le visuel est là, c'est quasiment parfait. Il ne manque plus qu'un film où il apparaîtra plus de 10 minutes pour juger complètement la performance de notre Jared Leto. Finissons en beauté, finissons par Harley Quinn. J'ai retrouvé la même Harley que celle qui m'avait été présentée dans les 9 premiers (mauvais ?) numéros des New 52 centrés sur la dame. Et c'est une bonne chose ! Car si on met de côté le récit que j'ai eu beaucoup de peine à terminer, j'avais beaucoup apprécié le personnage. Le Dr Harleen Frances Quinzel est d'ailleurs tout simplement le personnage central du film, voir même l'héroïne, finalement. Il me tarde de la voir dans son film solo si il voit le jour, ou dans un hypothétique Suicide Squad 2. Mais nous la recroiseront très sûrement plus tôt qu'on ne le croit.


Ce qui change dans ce film, c'est que les femmes ont un réel pouvoir. Jamais au monde je ne souhaiterais me retrouver dans la même pièce que Waller, Enchantress, et Harley Quinn (coucou Katana). Et de ce fait, la comparaison étant inévitable, la Warner réussi à faire en quelques mois ce que le Marvel Studios a péniblement mit onze longues années à mettre en place : une femme au premier plan (Captain Marvel sort en 2019). Heureusement que Natasha Romanoff et Gamora étaient présentes (on compte Jessica Jones, Hope Pym, et Nebula ? Pauvre Pepper Pots)


Bref, tous ces personnages se retrouvent au milieu d'une réalisation plutôt cool mais qui ne se veut pas non plus extraordinaire, j'espère d'Ayer (#blague) que Zack Snyder a eu son mot à dire dans la réalisation de Wonder Woman et plus particulièrement pour les scènes de combats, car lui-seul connait le secret pour nous faire ressentir la puissance d'un duel au corps à corps (cf: 300, Man Of Steel, Dawn Of Justice). Mais les images du trailer me laissent confiant.


Je pense avoir tout dit, et c'est donc avec plaisir que je retournerai voir Suicide Squad dans une ou deux semaines, afin de l'apprécier d'avantage (ou pas ?).

ROY21
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le 6 juin 2017

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