Quentin Dupieux, véritable petit génie du cinéma absurde, s'évertue dans Steak à dénoncer notre société moderne. Cette société stéréotypée où chaque individu ressent le besoin d'appartenir à un groupe social (ici les Chivers), où chaque personne se doit d'être standardisé en se laissant dominer par le groupe et n'étant alors alors plus qu'une partie d'un tout.
Dupieux s'attaque aussi aux codes de cette jeunesse délurée par le ridicule, les sodas et autres bouteilles alcoolisées sont remplacés par du lait, le simple bonjour est devenu un micmac de signes incompréhensibles, le culte de l'apparence dans notre société est aussi mis à mal par la transformation du visage du personnage joué par Ramzy.
Eric Judor, acteur fétiche, de Dupieux tire encore une fois son épingle du jeu en jouant toujours juste, un personnage dépassé et en même temps rattrapé par ce monde qu'il vient de retrouver après sept ans passé derrière les barreaux. Ce monde où les personnes comme les expressions deviennent ringardes (non pitié pas Phil Collins).
Steak, contrairement à Wrong et Wrong Cops s'ancre dans la réalité et nous offre une satire sociale assez juste du monde d'aujourd'hui.
Ce film se révèle d'une justesse sociale assez prononcée car chaque personne peut se retrouver à travers l'un de ces personnages.