Kavinsky, Tellier, SebastiAn, Eric et Ramzy dans le même film. Excusez Dupieux !

OIZO - DEUX PAS - RADIS
Ce film est un OFNI. Tantôt comédie décalée, tantôt film plus sérieux avec des thèmes de société plus profonds, on assiste pendant 1h20 à cet essai, le derrière entre deux chaises. On y trouve quelques fulgurances, certaines scènes ou répliques bien tordantes, comme en témoignent par exemple la manière dont la bande des "Chivers" se salue, la bouillie qu'ils écoutent dans leur pick-up, ou encore le fameux "le dernier arrivé est fan de Phil Collins !". Et against all odds, ça tape dans le mille ! On apercevra ici et là nombre de références, que ce soit "Orange Mécanique" ou encore "L'homme qui tombe à pic", cette dernière étant plus qu'évidente.

Mais on trouve également dans "Steak" des séquences parfois un tantinet longuettes, et surtout un traitement presque caricatural des travers de la société moderne (le culte du beau, le poids du regard des autres, les travers de la chirurgie, l'acceptation dans un groupe...). Dommage, car l'idée est bonne. Mais la manière est maladroite.

FLAT ERIC
Mais le plus gros travers...de porc...enfin, de Steak, je pense, et cela m'embête de le dire étant donné que j'aime bien le bonhomme, c'est le jeu d'Eric Judor. Le film a été vendu comme la nouvelle comédie d'Eric et Ramzy, les fans de Dupieux le défendent bec et ongles en répliquant que c'est précisément l'erreur qui a été commise à la sortie du film. Désolé, fanboys, mais quand je vois qu'Eric interprète le même personnage depuis H ou les mots d'Eric et Ramzy, je ne peux m'empêcher de me dire que la presse avait sans doute un peu raison, quelque part. Autant Ramzy s'essaie à deux ou trois trucs, avec plus ou moins de succès certes, autant pour le beau gosse du duo atteint de "non-cheveutisme", on se retrouve devant le même air bête, les mêmes intonations, et on nous ressert même ses appuis sur les fins de phrases, l'une de ses marques de fabrique depuis le début. Cela peut agacer, et je pense que toute cette redite ne m'a pas aidée à rentrer dans le trip.

Reste quelques personnages sympathiques, à l'image de Prisme, personnage déconnecté, un rôle parfait pour Sébastien Tellier !

GENESIS
L'ami Quentin (pas le footishiste expert en hémoglobine et punchlines, l'autre, timbré aussi il est vrai) a eu l'intelligence de ne pas faire traîner le film en longueur. Du coup la pilule passe quand même, à mon sens c'est décalé sans pour autant être un grand film. Pourtant vu cette nuit à pas d'heure, à aucun moment, je ne me suis dit: "allez, je finirai Steak demain, il est tard...tard".
Mais je ne me formaliserai pas sur le cinéma selon Dupieux d'après cette seule et unique oeuvre vue, et c'est avec une certaine impatience que j'aimerais visionner "Wrong", dont on m'a dit beaucoup de bien. Film que DrunkenBastard m'a d'ailleurs conseillé dans ma liste de rattrapage ciné prévue à cet effet.

Allez, prêts ? Qui de mes éclaireurs/abonnés le verra avant moi ? Qui fermera la marche ? Le dernier arrivé est fan de Phil Collins ! :)
Gothic
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le 20 avr. 2013

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le 20 avr. 2013

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Gothic

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