Pour tuer le parasite, il faut connaître le parasite

Starship Troopers est certainement l’un des premiers films que je n’ai jamais vus de toute ma vie avec autant de sang éparpillé sur un sol ou des membres de chair humaine répandus abondamment sur un champ de guerre. Si je me rappelle bien, je devais avoir 16 ans quand j’ai visionné ce film pour la première fois de ma vie et je peux vous dire que j'étais bien calé dans mon siège tellement que le frisson me saisissait comme un rien. Absolument rien à voir avec Robocop qui était le seul film de la filmographie du réalisateur que j'ai vu avant de visionner Starship Troopers. Et pour tout dire, le gore et la violence crue sont bien deux domaines que le cinéaste Paul Verhoeven maîtrisent à la perfection.


Il revient justement au cinéma avec ça pour se valoriser après avoir vécu le fiasco de son précédent long-métrage Showgirls réalisé deux ans avant. Un fiasco que j’ai bien du mal à comprendre puisque je n'ai pas trouvé Showgirls si mauvais comme je l'ai toujours entendu dire. Surtout que Starship Troopers a reçu un meilleur accueil que Showgirls malgré des avis mitigés alors que je ne vois pas de différence entre les deux films. Pour moi, Starship Troopers a un but similaire que Showgirls, nous balancer en plein dans la gueule des images répugnantes, du sang éclaboussant de partout et de l’action barge au lieu du sexe sans limite, de la séduction féminine et de la manipulation perverse.


Bref ! Ce n’est qu’une petite parenthèse. Je passe à mon avis sur ce film qui m’a méchamment tourmenté pendant la nuit précédant à son visionnage. Le cinéaste n’a pas réalisé ce film pour simplement nous faire plaisir. Il a mis en oeuvre son long-métrage dans le but d'accuser en tout conscience le militarisme et le gouvernement américain abusant de la crédulité des jeunes en faisant de sa production une vraie satire affolante. Pendant le visionnage, on constate avec effroi des cours ayant lieu dans une université où des étudiants se font formater dans le but de faire d’eux des futurs soldats ou des futurs employés de l’armée.


Vous les voyez en train de s'éclater à vider des cadavres de gros insectes lors d’un cours de chimie ou de physique, vous avez déjà tout compris du film. Encore plus quand on découvre les personnages principaux du film. Relation amoureuse qui se brise, de la niaiserie, de la jalousie, de l’attirance cachée, le réalisateur montre à quel point les jeunes ne savent plus raisonner correctement sans voir les risques qu’ils encourent. Casper Van Dien, Denise Richards, Dina Meyer, Neil Patrick Harris, Michael Ironside et Clancy Brown forment un casting où tous ces derniers sont parfaitement faits pour tenir leurs rôles sans bévue.


Chaque personnage de ce long-métrage a un temps de présence équitable pour nous montrer que telle situation peut entraîner telle situation sans qu’on la voie venir. Pour ce qui est de l’action, comme vous l’avez sans doute lu au début de ma critique, on est incroyablement gâté. Le réalisateur nous fait assister à de multiples confrontations monstrueuses entre des soldats et des grosses arachnides d’une violence sans précédente. Il bourre son film d’un nombre suffisant de scènes de combat pour nous horrifier le plus possible tout en nous divertissant. Et on ne compte pas les images gores. Et la violence, je ne vous en parle même pas. Si vous vous rappelez comment ça se passait pendant le débarquement du 6 juin 1944 dans le film Il faut sauver le soldat Ryan de Steven Spielberg, imaginez que c’est mille fois pire.


Mais d’un côté, le long-métrage nous prévient de ces images d’horreur insoutenables. Il suffit de voir un instructeur cassant impitoyablement le bras d’un de ses élèves pendant une scène se déroulant dans un camp d’entrainement pour deviner quel genre de film on s’apprête à voir. C’est ce qui s’appelle une satire dans toute sa définition. Qualité de montage indéniable, un rythme maîtrisé, des arachnides bien dessinés, des répliques faisant mouche, une solide écriture de chaque personnage, Paul Verhoeven nous offre un long-métrage où il marie l’action et l’horreur en tout professionnalisme. 8/10



J’ai une règle d’or, une seule. Tout le monde se bat, personne se barre. Le premier qui se dégonfle, je le descends.


LeTigre

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