Indépendance Day, Mars attack, c'en était de trop. Deux films nuls qui papotent d'extra terrestres sont sortis avant Starship Troopers et quand Elisabeth Giordano a annoncé l'arrivée d'un nouveau film en guerre contre des aliens, je n'y ai même pas laissé le temps de dire que Paul Verhoeven en était le réalisateur. Si aujourd'hui encore je regrette de ne pas avoir vu ce film au cinoche, je peux quand même garder un super souvenir de ma première projection du film sur un écran correct avec un son potable et de la tarte reçu à ce moment.

Basic Instinct

Plus qu'un film de SF, de space opéra, d'action ou autres, Starship Troopers est un film de guerre, en guerre contre la guerre et quelque soit le degré de perception de chacun sur le déroulement de l'histoire, il faut être de mauvaise foi pour aller chercher des poux à ce raisonnement. Une fois passé l'intro sanglante et un petit message de propagande, les éléments s'assemblent quand même de manière assez explicite.

L'embrigadement dès l'école, la sélection des élites et de la masse d'infanterie, une paix soumise à l'acquiescement des nouveaux territoires de s'adapter à la nouvelle économie venue s'imposer à eux et une perspective de l'existence d'un peuple belliqueux, justement peu enclin à échanger ses matières premières en dollars UN. Ainsi, nous passons allègrement de Beverly Hills 90210 à Officiers et gentlemen avant de glisser dans Full Métal Jacket jusqu'à Aliens. Car oui, si, jusqu'à la planète Klendathu, nous sommes dans les références pré 2001, Starship Troopers devient la référence des films et séries post 9/11.

C'est ici que le film rejoint le livre, en utilisant des personnages qui deviennent adultes par l'entremise de la guerre. Heinlein en joue au premier degré, Paulo, lui possède plus d'armes pour insuffler de l'ironie et Casper Van Dien en sera le parfait vecteur. Tout d'abord sportif émérite, amoureux transi et limité culturellement, ne se laissant guider que par ses émotions, il deviendra le parfait petit soldat. Le pauvre coincé entre la plastique froide et instruite de Denise Richard et le charme brulant et opiniâtre de Dina Meyer n'aura jamais le temps de réfléchir sur sa situation ou ses aspirations réelles. L'attentat sur Buenos Aires contrevenant à sa seule tentative d'introspection. Suivant ce principe, le pouvoir de persuasion psychique de son meilleur ami d'enfance, interprété par Neil Patrick Harris, n'est sûrement pas un hasard.

Total Recal

Si les monstres arachnéens sont si hideux, ils donnent un visage à l'ennemi en temps de guerre. Un visage répugnant qui n'a d'égal que le visage d'un être humain de leur vis à vis. L'insecte, c'est aussi pratique pour éviter les questions spirituelles ou idéologiques qui ne sont que des facteurs polluants pour décrire les rouages de la mobilisation. Ainsi le statut de citoyen permet, dans le même registre, d'impliquer la jeunesse terrienne dans des combats décidés par leurs ainés.

Mon avis vous intéresse ? Voulez vous en savoir plus ?

En fait, je n'ai pas grand chose à ajouter à part que le sergent Zim est magnifiquement interprété par Clancy Brown. Jake Busey, ppourtant en vogue à l'époque et qui n'ira malheureusement pas beaucoup plus loin au contraire de Dean Norris, est parfait. Seth Gilliam, qui fera les belles heures de The Wire, Marshal Bell et surtout Michael Ironside, les potos de Paulo de Total Recall, assureront leur prestation en encadrant la troupe de jeunes moins expérimentée.

Tout le monde a aussi remarqué que Basil Poledouris a réussit un score efficace pourtant il me semble important de préciser que l'identité du film peut se concentrer dans la scène de bal de fin d'année du lycée, où les éléments initialement disposés gardent leurs place pour cet ultime moment. C'est Zoé Poledouris qui chante une première chanson au caractère dramatique et une seconde encore plus pessimiste. Une reprise de David Bowie, I've Never Been to Oxford Town issue de l'album 1.Outside, chanson aux paroles pas très explicites et contextuelles (voir oxford town) mais qui pourrait établir que la génération de terriens comme celle des arachnides peut se retrouver dans le même merdier par leur propres responsabilités, mais qu'elles vont s'affronter pour les erreurs des générations passées.

So far, so good

Toshiba
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le 17 févr. 2023

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