On va spoiler. Enfin probablement.
On se quitte fin 2016 avec le premier SW de Disney. On est déçu, forcément tant les ficelles sont moyennes. Copier/coller et évolution moyenne des histoires, les reproches adressés à Abrams étaient sincères. Il laissait, notamment, un pauvre matériel à Rian Johnson : une histoire morne, un antagoniste pourri et quelques références moyennes.
Si on peut ne pas aimer le film de Johnson, il faut lui reconnaître une chose : il s’approprie son film. C'est pas gagné avec Disney & les fans Hardcore de SW derrière. Disons le : premier bon point.
Sans sombrer dans le space opéra, Johnson développe les personnages tristes de Abrams. Finn, le triste Stormtrooper devient un héros, un vrai. Rey, la gamine orpheline, devient l'illuminée réussie. Poe, la tête brûlée, devient le leader de la Résistance sous l’œil avisée de Leïa, comme pour une transmission de flambeau. Enfin, le tour de force est Ben/Kylo qui devient un personnage extrêmement intéressant, pris d'une véritable idéologie. Et pour ça, Rian Johnson a le droit à mon respect.
Parlons de Kylo Ren.
Rian développe celui-ci comme le véritable protagoniste de l'histoire. (Rey sera au centre du IX, je suppose). Pire, Johnson s'amuse avec nous dès le début. Avec Snoke, il traduit les critiques spectateurs adressés à Abrams comme une private joke que les fans comprendront. "Copie de Darth Vader (Dark Vador)" Snoke est notre porte parole. Kylo se débarrasse alors de son casque ridicule, et les fans respirent.. celui-ci étant au centre de la polémique sur le personnage.
Par ses échanges avec Rey, Kylo montre qu'il n'est pas un ado en pleine puberté. Il devient le meilleur personnage (avec BB8, toujours aussi dantesque) de cette nouvelle saga. Son évolution est magnifique, et il s'ancre -sans se détourner de a ligne directrice- dans un véritable antagonisme. Le personnage est bien calculé. Son passif avec Luke est bien trouvé. Non. Kylo Ren n'est pas un ado attardé qui a eut une crise de côté obscur. Au contraire.. Bien joué Rian.
Les autres personnages ne sont pas en reste, peu déçoivent.
Je me perds dans la critique de Luke. Semi critique. Luke est le maître brisé qui a échoué, qui veut mourir en paix en emportant les jedi avec lui. On ne reconnait pas le gamin Skywalker, et c'est tant mieux. Il a vieillit, mais il n'a pas la sagesse d'un Yoda dont l'intervention est discutable. Mais Luke est un des plus puissant jedi, et son intervention final est à la hauteur de la légende. La légende de Luke Skywalker.
Rian Johnson et Abrams dans une moindre mesure se sont évertués à les définir ainsi. Ce sont des mythes. Et on aime.
Rian Johnson vient également apporter une légère critique qui est la bienvenue sur notre société. Toutes la partie sur les riches trafiquants d'arme et sur l'esclavage/le comportement dégradant est le bienvenue. C'est bien trouvé, et on sent la patte de Johnson derrière cette petite critique.
Le mythe se transmet alors très bien à la fin, où malgré la fin relative de la Résistance et des Héros d'antan de celle-ci, on se souvient des légendes et en particulier de l'une d'entre elle. La scène finale est, à ce titre, très bien trouvé. On a l'impression de subir (si on fait le lien) une leçon d'histoire avec l'histoire des 300.
Ou comment transformer une défaite millitaire en espoir pour la galaxie.
Le mot de la fin : Merci Rian.
J'ai aimé ce que tu as fait.
La main repasse à Abrams, qui a une très bonne substance désormais pour clore cette saga Disney.