J'avais tellement d'avis contradictoire sur Star Wars IX qu'il fallait que je le vois : une copine me disant qu'il est vraiment très bien, et l'autre partie de mes potes qui le trouvaient mal foutus et ultra-décevant.


(Nota, j'écris cette critique avant de regarder celle complète que mon camarade YouTuber Michael J a consacré à ce film. Des fois que des gens diraient "ha mais il est influencé par son pote." )


La nouvelle trilogie de Star Wars s'appuie sur le canevas de la trilogie "originale" : Star Wars VII est un hommage presque trop flemmard à La Guerre des étoiles, Star Wars VIII reprend la trame de l'Empire Contre Attaque tout en s'amusant à subvertir les attentes des spectateurs... et Star Wars IX essaye de placer au forceps l'intrigue du Retour du Jedi dans un scénario qui aurait dû s'en émanciper.


A vrai dire, jusqu'à la première heure de film, j'ai trouvé que le film se regardait de façon plutôt de façon potable : on retrouve le trio Rey/Poe/Fynn engagé dans des activités visant à étendre la résistance et de retrouver la planète Sith Exegol. Rey quant à elle, est toujours tourmentée par Kylo Ren, qui tantot décide de devenir une sorte de Dark Vador bis, tantot décide que non.


Il y avait mine de rien de l'idée : ok, c'est sur des rails un peu prévisible (c'est Star Wars) ça lorgne sur le fanservice un peu putassier avec un Lando Calrissian qui revient en mode "coucou qui voilà" mais on voyait une nouvelle équipe de rebelles (composés d'anciens acteurs de Lost qui n'avaient pas trouvés de contrat depuis la fin de la série) quelques nouveaux enjeux, un méchant joué par Richard E. Grant (bon, c'est une pale copie du Gran Moff Tarkin, mais j'adore Grant) et une planète de Hippie.... ho mon dieu, un truc original concernant une planète de Star Wars ! (Ce qui ne va pas durer longtemps.)


Bon, ils avaient décidés d'aller complètement à rebours du développement de personnage concernant Rey et Kylo : l'un décidant que "en fait c'est cool de ressembler à Dark Vador" et d'offrir un parodie de la scène d'étranglement du premier (il était pas censé être le chef du nouvel ordre ?) l'autre se disant "j'avais dit "fuck" à la recherche de mes origines mais au final, je suis obsédée par ça." (Tout ça pour une révélation qui lorsqu'elle arrivera aura le même effet sur elle que d'apprendre que la tarte qu'elle a cuisiné est cramée.)


Parce que petit à petit le film décide de suivre l'objectif idiot qu'il s'est donné... à savoir reprendre la structure du Retour du Jedi, et pour cela il fallait faire du véritable méchant de toute cette trilogie... l'Empereur Palpatine (et à travers lui tous les Sith.) Vu qu'apparemment celui-ci était caché à la cave depuis tout ce temps. C'était une idée que je trouvais déjà DÉBILE lorsque j'avais 14 ans et que je lisais des comic book Star Wars... et je trouve toujours ça idiot à 38 ans. Ça va complètement paralyser le film, donnant des storyline complètement idiotes à Rey, à Kylo Ren.... et à tout le reste en fait.


Notamment, il y a toute une intrigue sur un pouvoir de régénération des Jedi qui me gène pas tant qu'il est nouveau (en fait non, puisque Bébé Yoda l'utilisait dans un épisode du Mandalorian en parallèle de la sortie de Star Wars IX) mais qu'il ne m'étonne pas du tout. J'avais déjà accepté l'idée que les Jedi, dans certaines conditions, pouvaient survivre au vide spatial, alors avoir un pouvoir de guérison ça me semblait logique, surtout pour des shamans qui disent vivre en paix avec la nature.


Or, il est utilisé ici comme une sorte de Deus Ex Machina, voire de pouvoir que les Jedi n'avaient jamais eu auparavant. (Ha ?) Et qui rend le couple Kylo/Rey miraculeux. Le truc autour de la Dyade est tellement expédié qu'il a fallut que je lise des critiques sur internet pour le comprendre.



Expédié, c'est le mot.



Le film amène des concepts ou des personnages d'un seul coup, en plein milieu de film, comme la contrebandière qui en veux à mort à Poe (mais lui pardonne finalement sans qu'on sache ce qu'il avait bien pu lui faire.) Ou Jannah qui est clairement un personnage créé pour faire en sorte de donner une allié à Finn tout en laissant Rose de côté (vu que les fans la déteste) et dont l'intrigue est balancé en milieu de film avec une histoire de Stormstroopers qui auraient rejetés le nouvel ordre. Le film regorge de chouettes idées qui auraient mérités plus de développement mais qui sont balancés en trois lignes de dialogues.


Et puis, si vous êtes ce genre de pinailleur qui adore pointer du doigt les erreurs de détails et les "plot hole" dans le scénario vous allez être servis, tant plein de trucs censés être vital sont évacués vite fait :


Comment une dague vieille d'un millier d'année peut-elle se reférer à un emplacement situé dans un vaisseau échoué 30 ans plus tôt ? (Sans compter le fait que c'est un coup de pot que Rey soit pile-poil à l'endroit où ça correspond.)
Donc Rey est la fille du fils de Palpatine ? C'est quoi cette histoire ? ... ta gueule c'est magique
Ça serait trop demandé d'avoir une véritable vue des personnages qui aident les rebelles lors de la bataille finale ? Parce qu'on voit leur visage rapidement et hop, disparus. Il y a bien une tentative de mettre un ou deux indices par-ci par là (notamment dans l'intro) mais ça apparait comme un gros Deus Ex Machina.
Depuis quand il y a de l'air et de la gravité sur les vaisseaux spatiaux ?


Des potes à moi ont des avis négatifs sur VIII, notamment toute l'intrigue autour de Luke qui a du mal à passer, ou le fait que les personnages enchainent mauvaise décisions sur mauvaises décisions... et j'accepte que ça ne passe pas chez tout le monde. Mais un truc qu'on ne peut pas reprocher au VIII c'est ses batailles : Elles étaient belles, prenante et le VIII avait des enjeux clairs qui faisait qu'on se sentait investi dans ce qu'on voyait.


Ici... putain....


Histoire de faire "comme le retour du Jedi" on a droit à un combat entre Rey et Kylo vs l'Empereur en parallèle de la grosse bataille finale spatiale Rebelle/VS Empire


Concernant l'Empereur l'enjeux de son plan n'arrête pas de changer : mon véritable plan c'était ça.... mais non, en fait c'était ça. La pire insulte, c'est qu'on semble nous dire que ce plan était prévu depuis la Menace Fantome. C'est ça, mon cul, c'est du poulet ?


La bataille Rebelle VS Empire n'a pas vraiment d'enjeux. Dans le IV et le VI il s'agissait de faire diversion pendant qu'une petite équipe détruirait la grosse artillerie. Dans le VIII il s'agissait d'évacuer. Ici, il s'agit juste d'une bataille finale de tas de vaisseaux disparates.... contres des vaisseaux amiraux qui ... possèdent TOUS la même puissance de feu que l'Etoile Noire. (Mais AUCUN n'en fera usage.) Sans parler d'un passage de l'Empereur qui se sert de son pouvoir pour paralyser TOUS les vaisseaux rebelles sans toucher ses propres vaisseaux (il leur a foutu un paratonnerre, c'est ça ?)


Bref, je pourrais faire pendant des heures la liste de ce qui ne va pas.


Du coup, qu'est ce qui va ?


Le trio (c'est plus un trouple à ce niveau là) Rey / Finn / Poe qui est sympathique quel que soit les films. Les acteurs sont bons, ils ont réussi à développer leur personnalité (sauf Poe qui se retrouve sur ce film avec la personnalité de Han Solo) et j'ai vraiment de l'empathie pour eux. J'aime aussi qu'ils aient tentés de faire un fil rouge avec l'intrigue entre Rey et Kylo et celle-ci est finalement le seul truc clair de l'histoire : malgré les retours en arrière par rapport au VIII, malgré le côté un peu cringe du truc.... leur histoire se tient.


J'aime bien aussi le fait d'avoir tenté de ramener les anciens personnages de la trilogie originale, et de leur faire dire quelque chose. Pour Lando, c'est un peu basique, mais j'aime le caméo d'Harrison Ford et son implication dans le scénario. Après, celui de Mark Hamill est un peu contradictoire avec son personnage dans le VIII, mais j'étais content de l'avoir vu. Et il y a la story-line de Leia qu'ils ont tentés quand même d'amener et de faire tenir malgré la mort du personnage et l'utilisation d'effets spéciaux qui... tiennent la route, même s'ils ont toujours un côté "uncanny valey" malgré une image quasi-parfaite.


Voilà, merci à J.J. Abrams d'avoir renouvelé un sentiment nostalgique que je ne pensais plus éprouver : ce mélange de frustration devant un final qui ne résoud rien, de déni sous forme de "oui, mais si la fin est nulle, y avait quand même des trucs bien" et cette impression de foutage de gueule... c'est le même que j'avais ressenti devant le final de LOST il y a 15 ans.


PS : Merci pour la scène finale : je la déteste !

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le 2 mai 2020

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