Dernier opus de la nouvelle trilogie Star Wars, L'Ascension de Skywalker a pour objectif naturellement de conclure les intrigues mises en place par ses prédécesseurs tout en maintenant un certain intérêt pour la saga stellaire. La tâche s'annonce des plus compliquées du fait d'une bataille de vision entre les deux premiers films, celle instaurée par J.J. Abrams avec le Réveil de la Force d'un côté et celle de Rian Johnson avec Les Derniers Jedi de l'autre, qui a connu l'ire des fans pour ses prises de risque qui n'ont clairement pas plu et n'ont fait qu'apporter un certain flou autour de l'histoire principale avec un traitement particulier sur certains personnages iconiques de la série. De retour aux manettes, J.J. Abrams a donc décidé de réhabiliter ce qu'il avait prévu tout en corrigeant ce que le second réalisateur a instauré dans le précédent volet. Les rumeurs autour de la production n'ont pas rassuré avec des prises de décisions contradictoires en interne. Au final, ce troisième film a la lourde responsabilité de refaire briller l'aura de Star Wars dans l'univers cinématographique. Le résultat est malheureusement en demi-teinte. Mais comment lui en vouloir avec tous ces problèmes en pré-production ? J.J. Abrams a fait ce qu'il a pu mais cela se ressent à l'écran. Le film est léger du point de vue de la narration en exploitant régulièrement de grosses ficelles afin d'effacer rapidement les idées mises en place par Les Derniers Jedi et de mieux mettre en avant celles installées dans Le Réveil de La Force. Par conséquent, l'histoire ne vole jamais bien haut, le scénario est simpliste au possible, peut-être pour mieux faire passer la pilule et d'éviter de tomber dans un brouillon scénaristique. Cependant, il est difficile de passer à côté des incohérences et des facilités utilisées pendant ces 2h30. Si visuellement on en prend plein les mirettes avec une mise en scène superbe et des effets spéciaux incroyables, on constate que ce dernier opus est en mode pépère. On ne ressent quasiment jamais d'émotion si ce n'est la partition de John Williams qui donne toujours autant de frisson. Globalement, le film perd toute dramaturgie, surtout lorsqu'on le compare avec les précédentes trilogies de George Lucas. Où sont passés par exemple les enjeux politiques qui densifiaient l'histoire ? Et que dire des personnages...Certes le duo Daisy Ridley & Adam Driver, fer de lance de ces trois films, reste passionnant mais le reste des personnages ne profite clairement pas d'un traitement efficace. Parfois creux ou tout simplement mis au second plan, il est difficile de s'attacher aux protagonistes mis en place. Seul Oscar Isaac parvient à nous livrer une interprétation géniale et touchante de son personnage aux allures de Han Solo. Le film perd de son statut, il reste un divertissement SF de premier plan mais nous épate moins par son histoire autrefois captivante. C'est fort dommage car ce dernier film fait preuve d'une très forte volonté de recoller les morceaux, c'est indéniable, mais à force de vouloir corriger certains points, on ne peut qu'être sceptique même si on apprécie le retour de certaines idées plus fidèles à l'univers Star Wars. Au-delà de l'aspect visuel impressionnant, le film a tout de même réussi partiellement la conclusion de cet arc de narration même si on ne peut que regretter une facilité omniprésente en conséquence des erreurs faites en production.

tdurden44
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le 19 déc. 2019

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