
Je n'ai pas pour habitude de comparer les films avec les romans dont ils sont pompés mais par malheur j'ai lu la nouvelle de 20 pages dont est issu ce film il y a à peine 2 mois.
Quelle erreur. La nouvelle allait droit au but et tout son intérêt reposait dans le dialogue interne du personnage principal - quand il reçoit des coups de jus on comprend ses émotions, ses hauts et ses bas, mais aussi son nihilisme. Ca ouvre la porte à une réflexion pas très complexe mais néanmoins intéressante.
Cette version est passée à travers le filtre débilos Netflix-Hollywood. Dans la nouvelle originelle les prisonniers avaient commis des crimes, dans le film ils sont toujours prisonniers mais moult flashbacks nous font comprendre que c'est injuste car leurs crimes sont des accidents ou des oublis. C'est limite s'ils n'ont pas été emprisonnés pour avoir sauvé des chatons d'une maison en flammes. Allez, forcément c'est mal qu'on fasse des expériences sur eux, c'est des gens bien après tout ! Faudrait pas qu'on s'interroge de savoir si c'est mal de torturer des tueurs ou des violeurs en série, ça c'est trop compliqué.
Dans la nouvelle le personnage principal se suicide pour échapper au contrôle du scientifique et ne pas être forcé de torturer un des autres prisonniers. Dans le film, le prisonnier qu'il doit torturer est son amoureuse (trop compliqué d'avoir de l'humanité ou de la bonté humaine pour quelqu'un qu'on ne baise pas vous comprenez, pas assez percutant comme sentiment ça l'empathie pour son prochain). Ils ont aussi rajouté une histoire comme quoi le scientifique les contrôle tous secrètement depuis le début car il a son propre passif traumatique, puis un petit combat au couteau avec un jeu de mot stupide histoire qu'il y ai un twist et de la violence, et puis finalement tout le monde s'enfuit en bateau en hurlant "je t'aime vive la vie" pendant que le grand méchant pleure tout seul dans son hélicoptère.
La télé c'est pas obligé d'être un média stupide comparé à la lecture, il suffit de pas détruire tout ce qu'on touche. Tout était servi sur un plateau d'argent en moins de 20 pages... vraiment des gros problèmes de choix de priorités, je me demande si c'est la faute à Netflix, au réal à ou à l'écrivain.