Prison dorée

En Décembre 1991, alors que les rumeurs de séparation entre Diana et le prince Charles font la joie des gazettes, une sorte de trêve est effectuée lors des fêtes au chateau de Sandrigham, en compagnie de la famille royale. Mais cet enfermement est insupportable pour la jeune femme, qui ne rêve que de liberté.

Après Jackie Kennedy et en attendant [en 2024] Maria Callas, Pablo Larrain continue son travail sur des biopics de femmes seules. Ici, privée de son indépendance, avec un mari qui la trompe et enfermée dans un protocole qui l'étouffe. Il faut dire que c'est porté par une formidable Kirsten Stewart, qui a l'âge du rôle, mais le souci est surtout qu'elle est un peu seule. Car l'acteur qui joue Charles est désastreux (en plus de ne pas lui ressembler du tout), ainsi que les autres membres de la famille royale. Alors, on s'accroche à Timothy Spall (qui a énormément maigri) jouant le chien de garde de Diana, la faisant vivre constamment dans la pénombre de peur que des paparazzis la prennent en photo, et à la présence touchante de Sally Hawkins, sa styliste qui va être au fil du temps une véritable confidente.

Le tout filmé dans une lumière assez terne, où on dirait que le tournage sous Covid a conditionné le cadrage, où il y a peu de personnes à la fois, car au fond, Diana est le sujet du film. On a voit constamment, elle souffre, elle dit des gros mots, est si exaspérée d'être en permanence avec une gouvernante qu'elle lui demande de lui ficher la paix parce qu'elle veut se masturber, elle vomit ses repas, compare sa vie avec la reine consort du XVIe siècle Anne Boleyn, et il faut vraiment attendre les dernières minutes, où elle s'échappe du chateau avec ses fils pour commander du KFC pour voir une véritable chaleur dans un film glacial.

Mais le vrai coup dur est de découvrir Spencer après la cinquième saison de la série The crown, où ce passage est évoqué, et là, en termes de mise en scène ou de jeu, il n'y a pas photo. Ce qui est fatal au film de Larrain à mes avis, qui a quand même ses qualités.