Sorti un an après Le Conte de la princesse Kaguya ou Le vent se lève, deux films des mêmes studios, Souvenirs de Marnie souffre forcément de la comparaison...
C'est pourtant un film capable de transmettre une réelle émotion, j'avais presque des étoiles dans les yeux lors des scènes de fin. Mais voilà, le dessin a beau être magnifique, c'est devenu la norme dans cet industrie, il n'y a plus guère que le génie de Takahata pour m'impressionner (même s'il n'est pas dessinateur), et le sens du drame de Miyazaki dans sa dernière oeuvre m'atteint bien plus que le destin de cette jeune fille.
Mais il serait injuste de ne juger ce film qu'à l'aune des plus récents chefs d’œuvres des studios Ghibli, tant le film est véritablement émouvant.
On y suit l'évolution d'Anna, l'héroïne, une jeune fille d'une douzaine d'année ; on apprend à la connaître, la comprendre (difficilement, tant le personnage est complexe).
On entre dans un autre monde, qu'on ne peut appréhender tout d'abord, en faisant la rencontre avec cette fameuse Marnie, qui semble n'exister tout d'abord que dans l'imagination d'Anna, mais peut-être pas... La découverte de l'autre, d'une amie, d'une sœur peut-être, voire d'un premier amour (le lien est très fort entre les deux personnages, parler d'amour d'enfance n'est pas exagéré) et aussi d'un truc que je ne veux pas spoiler fera réellement grandir Anna, lui permettra d'accepter sa vie à elle, d'apprécier la gentillesse de son entourage.
Je ne m'intéresse pas tellement aux films sur l'enfance (sauf quand ça parle d'un sorcier dans une école de sorciers) (ou que les personnages sont des émotions) donc je n'ai pas beaucoup d'éléments de comparaison, mais j'ai trouvé que la complexité de cette période de la vie est vraiment bien traitée, ce moment où on cherche sa place, où l'imaginaire croise le réel pour construire une identité. Des sujets assez graves sont abordés, sans que le film ne verse dans le misérabilisme pour autant, on y voit des adultes responsables, rassurants.