Encore une histoire de gosse japonaise qui part à la campagne et renoue avec dame Nature. Après Totoro, Les enfants-loups et Lettre à Momo, voilà Souvenirs de Marnie, qui sent un peu le déjà-vu - à première vue du moins.
L'histoire est celle d'Anna, une jeune fille de 12 ans mal dans sa peau et en pleine crise identitaire, qui se voit envoyée chez son oncle et sa tante, en bord de mer, à cause de problèmes de santé. Elle fait alors la rencontre d'une mystérieuse fille nommée Marnie.
Visuellement agréable, bien qu'ancré dans un style ghiblien bien connu (un peu de surprise dans l'esthétique aurait été bienvenue), le film patine dans une certaine monotonie pendant presque une heure, peinant à sortir des carcans de l'anime mignonne ; cette histoire d'amitié naissante, malgré son côté surréaliste - auquel ce type de production nous a d'ailleurs habitué - paraît un peu fade et n'intéresse qu'à moitié. Le film ne prend pas de direction précise et ne semble donc pas vouloir dire grand chose d'original.
Il faut attendre que les personnages dévoilent leur histoire personnelle pour que l'intrigue décolle et que ces énigmes identitaires gagnent enfin un fond et un but. Après quoi des choses intéressantes émergent, un peu maladroitement parfois (en dire plus reviendrait à spoiler) mais le film gagne en personnalité en même temps que ses personnages, ce qui donne finalement une forme intéressante à l'ensemble. Si ce sursaut de milieu de film justifie peut-être une première partie confuse et anodine, il n'en demeure pas moins dommage qu'on soit obligé d'attendre aussi longtemps avant de découvrir le réel intérêt de l'histoire.