Il y a un risque majeur à qualifier de manière systématique les animations japonaises de merveilleuses, de poétiques, d’enivrantes. Comme si le studio Ghibli garantissait l’exploit par sa simple présence au générique. Et Souvenirs de Marnie en est la preuve, puisque rien ici ne semble échapper à la niaiserie pompeuse et bigarrée. Les retournements dramatiques s’avèrent tellement boursouflés, tellement exagérés que la pauvre héroïne centrale s’évapore comme neige au soleil : la jeune fille serait donc l’apparition spectrale de la grand-mère qui a beaucoup, beaucoup souffert et qui a, involontairement, fait souffrir, beaucoup souffrir, sa fille mais qui a, heureusement, chéri sa petite-fille. Seule l’atmosphère pseudo gothique du manoir dans la brume excite l’imagination, ainsi que deux ou trois trouvailles dans une tonalité similaire (mention spéciale au silo plongé dans la tempête). L’utilisation de la voix-off alourdit considérablement un ensemble assez terne qui ne laisse pas au mystère le temps de prendre racine. Tout est trop facile. Dommage.