Mais quelle idée géniale d'utiliser la batterie comme support pour porter le récit d'un parcours de résilience. Cet instrument qui porte en lui l'engagement total du corps et de l'esprit, déjà mille fois utilisé pour mettre en scène l'acharnement, la discipline et la rage ouvre une porte vers l'apaisement progressif d'un personnage qui joue sa vie sur le fil, et dont on pourrait croire qu'il crée un "mur de son" pour masquer ses failles et ses névroses. Prix d'interprétation, haut la main pour un Riz Ahmed plein de justesse et surtout pour le mixage son qui réussit le tour de force de participer à l'immersion dans le cauchemar de la surdité. Le tout sans jamais sombrer dans le drama ou le pathos. Reste juste un caméo de Mathieu Almaric assez déroutant en père de famille pas tout à fait à l'aise avec la notion de deuil et de souffrance.