En 1978, après de sublimes Moissons de ciel, Terrence Malick a observé un silence de près de 20 ans. Depuis, malgré une Palme d'Or à Cannes, ce deuxième film reste, et de loin, le meilleur qu'il ait jamais tourné. Parce qu'il ne se sentait pas obligé alors de nous enfumer avec depénibles logorrhées philosophiques et qu'il possédait surtout un formidable talent narratif. Song to Song, bien que moins opaque que ses dernières réalisations, est malgré tout interminable avec le chuchotement permanent de ses voix off que l'on renonce assez vite à écouter à moins d'être adepte d'un soi-disant lyrisme poétique qui vient contaminer les nombreux plans qui composent une sorte de clip géant. Bienvenue à Bla Bla Land ! Il y a pourtant dans le film de très belles images, des saynètes remarquablement mises en scène mais qui ne durent que l'espace d'un instant. A défaut de pouvoir réellement jouer, les stars de Song to Song s'expriment par leurs corps : Fassbender, Gosling, Portman, Mara, le casting est prestigieux mais leur talent d'acteur est comme broyé par la machinerie mise en place par Malick. De quoi est-il question au juste dans le film ? D'amour, du couple et de ses aléas, de musique aussi avec quelques guests de passage : Patti Smith, Iggy Pop et d'autres. Où est l'intérêt ? Les minutes passent, les duos amoureux se font et se défont. L'ennui s'est installé. Définitivement. Il est loin le merveilleux temps de La ballade sauvage et des Moissons du ciel.

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le 14 juil. 2017

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