Je suis peut-être un des hurluberlus qui ont aimé cette production Star Wars disneyenne, mais je me défendrai bien si l'on m'interroge...
Cette histoire d'antécédents cherche à montrer d'où sort le personnage le plus coloré de toute la saga, celui que l'on tient toujours à voir, et que Disney a aussitôt assassiné malgré tout, i.e. Han dit "Solo" (le film explique jusqu'à son surnom).
Oui, au bout d'an peine 10 min, cette réalisation sauvée in extremis du naufrage par l'inénarrable Ron Howard m'avait gagné la sympathie du personnage central et de Chewbacca, qui saute très tôt dans l'histoire.
On a beaucoup dit que ce film était sans relief, sans grande originalité, et suivait les poncifs maintenant familiers des Star Wars à la Disney. Certes, il y a trop de revirements gratuits et invraisemblables, trop de politique sociale forcée (comme cette rébellion de droïdes féminins (!!) s'émancipant de l'esclavage avec des cris de ralliement dignes de 1789), et de séquences qui tombent à plat car versant sans la science à rabais sans queue ni tête. Non mais, malgré que les critiques l'aient répète ad nauseam, "parsec" est une mesure de distance, pas de temps. On faisait cette erreur dans la trilogie originale, et on a continué de même jusque dans la trilogie de séquelles. Tout comme pour année-lumière, Hollywood continue de perpétuer cette erreur, comme si l'on se balançait encore de la science même au 21ème siècle. Un autre détail qui a fait baisser mon appréciation : le rapport que Lando entretient avec sa droïde, un robot féminin dont Qi'ra dit même qu'"elle" a tout pour assumer son "genre". C'est si absurde et mal véhiculé par l'acteur et le scénario que l'on décroché du film pour un moment...
Malgré ces agacements, j'ai noté "Solo" presqu'autant que dans le cas de "Rogue 1", l'autre film dérivé de la saga pondu par Disney, et qui demeure pour moi ce que la maison de Mickey a accouché de mieux au chapitre de Star Wars. "Solo" bénéficie d'interprètes connus solides tels Woody Harrelson (Beckett, un mercenaire sans loyauté) et Émilia Clark (Qi'ra, amie de cœur de Solo, qui penche dans le sens du vent), et d'un protagoniste joué par Alden Ehrenreich, nom
assez peu connu et qui relève pourtant le défi plus qu'honorablement. Comme substitut pour un Harrison Ford encore plus jeune que dans la trilogie 'Star Wars' originale, il est tout à fait crédible et dégage généralement la même farauderie, le même personnage de matamore sympathique et de grande gueule tantôt renfrognée, tantôt riante. Ce film nous le présente cependant beaucoup plus plus romantique et passionné en amour que celui que l'on connaît déjà. On peut déduire que la suite de revers qu'il connaît dans "Solo" est la raison du tour insouciant et plus sentimentalement détaché qu'il a pris lorsqu'on le "retrouve" dans la trilogie originale.
Quant à l'intrigue elle-même, dont on a dit qu'elle était du remâche sans grandes trouvailles, disons simplement qu'elle est en fait inégale. La première moitié est enlevante (la séquence du train rapide est absolument extraordinaire de suspense et de sensations très fortes) et ne démord jamais, au contraire de la seconde, ou le scénario affiche incohérences et revers gratuits qui sortent un peu le spectateur du film, malheureusement.
Somme toute, un Star Wars mineur mais bien plus léché et solide que les désastreux épisodes 8 et 9 de la même boîte Disney.
N'accordez pas trop de pouds aux réactions de ceux qui ont noté Solo en bas de 4/10: ce long-métrage est un Star Wars presque digne des 2 premières trilogies.