J'aime assez le principe de ces histoires annexes à la saga des Skywalker, qui permettent aux films de s'affranchir des figures imposées de l'univers Star Wars : manichéisme, combats au sabre laser, relations familiales compliquées et fan-service outrancier à but commercial. Fin 2016, Rogue One nous avait offert un sympathique film de guerre, spectaculaire et distrayant ; en ce printemps 2018, Solo nous offre un sympathique film d'aventures, spectaculaire et distrayant.


Le but, ici, est de répondre à la question : « pourquoi et comment Han est-il devenu l'individu cynique et égoïste que l'on rencontre dans Un nouvel espoir ? ». Le scénario, assez linéaire, raconte le passage à l'âge adulte du plus charismatique des personnages de la saga, qui tente d'échapper à sa condition de gentil vaurien sur la mal famée planète Corellia. De manière très jeu-de-rôlesque, il est confronté à des événements qui s'imposent à lui, et réagit en fonction. Au passage, il y gagne de l'expérience, collecte des artefacts (porte-bonheur, blaster, Faucon Millenium), se fait un compagnon (Chewbacca) et un ami (Lando Calrissian), etc. Conséquence ultime de cette quête, il se rallie à une cause (même si de manière différée) suite à la trahison de son mentor, figure paternelle de substitution, et de son premier amour.


Rien de très original, donc, mais la formule a le mérite d'être parfaitement rodée et de fonctionner à coup sûr, pour peu que la réalisation et le jeu des acteurs suivent. Et c'est là aussi le cas : si on peut regretter quelques longueurs et des scènes d'action manquant un peu de lisibilité (foutue shaky cam !), Ron Howard connaît son taf et le fait correctement. Face à la caméra, Alden Ehrenreich est à l'aise dans son interprétation d'Han Solo : en faisant juste ce qu'il faut pour évoquer Harrison Ford sans tomber dans le pastiche, il livre une prestation assez personnelle, et plutôt plaisante. Woody Harrelson fait du Woody Harrelson (petites mimiques, regards de biais et accent prononcé) et Emilia Clarke, évidemment très séduisante, s'en sort bien dans un rôle ambivalent. Bref, comme avec Rogue One, on passe un bon moment de pur divertissement.

Créée

le 21 juin 2018

Critique lue 284 fois

9 j'aime

3 commentaires

The Maz

Écrit par

Critique lue 284 fois

9
3

D'autres avis sur Solo - A Star Wars Story

Solo - A Star Wars Story
Walter-Mouse
5

Qui a éteint la lumière?

Légère entorse à la règle. Kathleen Kennedy rompt temporairement sa promesse de ne lancer des films indépendants dérivés de l'univers Star Wars qu'à partir de sujets originaux pour consacrer son...

le 23 mai 2018

127 j'aime

28

Solo - A Star Wars Story
Grimault_
4

Quand l'insipide devient amer.

Solo : A Star Wars Story est enfin sorti, après un tournage chaotique et une campagne marketing douteuse, à l’image d’un projet dès son annonce indésirable que l’on était en droit de redouter. Si le...

le 27 mai 2018

112 j'aime

34

Solo - A Star Wars Story
Tonto
8

Mémoires d'un Han

Dans les méandres de la planète Corellia, où la population a été asservie aux ordres de l’Aube écarlate, organisation au service de l’Empire, un jeune homme, Han (Alden Ehrenreich) tente de s’évader...

le 24 mai 2018

79 j'aime

32

Du même critique

La Tour sombre
mazthemaz
5

Une petite bafou-bafouilleu...

Étonnant... Je viens de voir ce film qui s'intitule La Tour sombre, mais qui n'a rien à voir avec l'excellentissime série de romans de Stephen King... Et pourtant, j'ai bien cru voir le nom de...

le 18 oct. 2017

27 j'aime

6

La Main au collet
mazthemaz
7

Copycat

La Main au collet est la preuve indiscutable qu'autrefois, la Côte d'Azur n'était pas bétonnée... Qui l'eut cru ? Tourné durant l'été 1954, le vingtième film américain d'Alfred Hitchcock, qui s'ouvre...

le 3 mai 2017

26 j'aime

12

Une femme disparaît
mazthemaz
8

Le Maître du suspense... comique !

Un film qu'on pourrait qualifier de jeunesse, bien qu'Alfred Hitchcock eut alors près de 40 ans, tournât son seizième long-métrage parlant et s'apprêtât à quitter son île natale pour les États-Unis...

le 4 avr. 2017

25 j'aime

10