On ne va guère épiloguer sur le fait que la franchise Disney espère rentabiliser son achat de la franchise Star Wars, écrasant au passage le côté sacré que certains pouvaient lui donner. C’est donc six mois après avoir redressé la barre avec un huitième épisode, que la franchise explore l’histoire de la saga. Rogue One se caractérisait par un sens de la dramaturgie et du sacrifice, Solo préfère tabler sur un ton plus léger ; en même temps Han Solo reste le personnage le plus cool de la saga.
On pouvait craindre que l’acteur qui incarnerait Harrison Ford fasse pencher la balance du

côté obscur, mais Alden Ehrenreich reprend parfaitement le flambeau sans trahir notre héros.
La crainte venait surtout de la répétition, Star Wars prenant le tournant de la série qui regroupera le plus de films (Harry Potter n’a qu’à se rhabiller), on est en droit de douter de la pertinence des scénarios ; les critiques sont d’ailleurs peu élogieuses mais quand on en attend pas grand-chose, on entre plus facilement dans le divertissement.
J’ai donc été assez surprise de ne pas voir poindre l’ennui. Le scénario peut paraître conventionnel dans son approche western, néanmoins il ne s’embarrasse pas du caractère sacré d’une bataille épique à la Rogue One. On est même agréablement surpris de la diversité des décors et de certaines trouvailles palpitantes (le train sur monorail).
Et si l’acteur principal est un inconnu, le reste de la troupe prend plus de corps et capte donc l’attention du public (que ferait-on sans Woody Harrelson?) ; ainsi la psychologie du casting parcours un éventail intéressant. La meilleure venant sans nul doute du contre-pied du droïde, histoire au passage de mêler la grande à la petite histoire ; sans compter que chaque apparition de L3 redonne du souffle à une aventure un peu banale.
Au final on s’accommode des petits arrangements de Disney, bien conscient que la pompe à fric fonctionnera encore longtemps (mais Lucas n’a t-il pas lancé la vague?), tant qu’on est satisfait, c’est le principal ; et puis entre nous cela fait belle lurette que je ne compte plus sur Star Wars pour m’amener dans une galaxie lointaine, même si le générique donne toujours des frissons. La saga se perdra en rareté, on le sait tous alors autant se divertir.

LuluCiné
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le 5 juin 2018

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