Rogue One, à sa sortie dans les salles obscures, avait agréablement surpris : son réalisateur Gareth Edwards présentait un habile film de guerre, épique, sombre, rythmé et à l’esthétique soignée, fidèle à l’univers de la saga. Surtout, il réussissait à tenir en haleine avec des personnages inédits mais qui avaient une profondeur et de l’intérêt. Tout l’opposé en somme de ce long-métrage consacré à Han Solo. Accordons-lui toutefois qu’il n’est pas le naufrage annoncé par voie de presse tout au long de ces derniers mois.


Solo est un film d’aventure spatial qui reprend fidèlement la mythologie Star Wars, en l’accentuant dans l’univers des vauriens et des contrebandiers qui avaient alors le second rôle dans les films de George Lucas. Ceux que l’on croisait au détour d’une « cantina », furtivement.
Le cahier des charges de Ron Howard est rempli. Trop peut-être, alors qu’il aurait sûrement été bon de s’en détourner par instants : il y a de l’action, des courses-poursuites, dans l’espace ou sur des planètes (bien ternes, d’ailleurs), des contrebandiers qui apprennent le métier à Han Solo et d’autres qui lui mettent des bâtons dans les roues…


Mais, surtout (hélas), beaucoup trop de fan service et de clin d’œil lourdement appuyé au fan de la saga. Ron Howard ne nous épargne rien : les fanfaronnades de Solo dans la première trilogie évoquant ses prouesses avec le Faucon Millenium ? Elles sont dans Solo. La rencontre avec le fameux Chewbacca ? Elle est dans Solo. Comment il acquiert le Faucon Millenium ? On le voit dans Solo. Autant d’anecdotes finalement peu intéressantes pour le spectateur qui devra constater en parallèle de la faiblesse d’un scénario archi convenu.


Han Solo était un personnage emblématique de la première (et troisième) trilogie, grâce en grande partie au charisme de son interprète, Harrison Ford. Le costume était sans doute trop grand pour Alden Ehrenreich qui ne convainc pas dans ce rôle et se contente de mimer son prédécesseur. À ses côtés, Emilia Clarke et Woody Harrelson sont en roue libre. Seul Donald Glover tire son épingle du jeu dans le rôle de Lando Calrissian.
Bref, rien de nouveau sous les soleils des planètes de la galaxie lointaine, très lointaine, et même ce twist installé en fin de film peine à susciter plus qu’un lever de sourcil. Si la conclusion appelle à une suite, pas sûr que les spectateurs aient envie de la découvrir.

Adao
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Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Sur l'écran noir de mes nuits blanches... 2018

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le 29 mai 2018

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Adao

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