Référence absolue du film de science fiction, soleil vert est de toutes les listes répertoriant les incontournables du genre, un truc à voir, et si possible sans se faire raconter la fin avant.


Echec mission: on m’a dévoilé le fin mot de l’histoire presque gentiment, en le conseillant et en le comparant à un autre film qui se terminait à peu près pareil.
Aïe ça devient difficile d’apprécier le suspens.
D’autant que la révélation finale est amenée avec la volonté de frapper les esprits, et qu’ils sont beaucoup à évoquer ce moment clé du film.
Autant dire que je suis mauvaise juge pour dire si oui ou non tout ça est bien amené.


Que reste t-il une fois qu’on a découvert le pot aux roses sans même se donner la peine de chercher?
Il reste une histoire de futur conjugué au passé, ou de passé tentant d’envisager le futur qui vu de chez nous résonne étrangement.
C’est vieux et en même temps on arrive à y voir des éléments modernes, des idées qui nous laissent croire qu’on pourrait y arriver un jour à cette société surpeuplée, qu’on est bien partis pour atteindre l’objectif a priori délirant de soleil vert.


Dans ce futur, le monde va mal, et il n’arrive plus à se nourrir, obligé d’inventer des compléments alimentaires (qui ne complètent rien puisqu’il n’y a que ça à manger et que les quelques ressources “classiques” d’aujourd’hui sont monopolysées par les élites du futur).
Un thème bien actuel quand on entend qu’il faut réduire notre consommation de ceci ou de celà, trouver de nouveaux modes d’alimentation si on veut pouvoir donner à manger à la terre entière (sans parler des aliments qui ne sont plus bons pour notre santé, de ceux qui le deviennent, des lasagnes au boeuf qui se transforment en cheval…)
.
Soleil vert a donc vu juste en axant sa société sur cette quête du manger mieux, parce que c’est exactement là que nous en sommes.
Le climat est surchauffé, et nous voilà en pleine crise écologique, là aussi ça sonne terriblement moderne. Comme quoi vieux ou pas, éventé ou pas, le propos du film reste bel et bien d’actualité, et quelque part on le regarde avec curiosité et crainte.


Charlton Heston a troqué ses frusques de Moïse et jupettes de ben Hur pour un costume plus approprié de flic un peu crapuleux. Il profite de ses enquêtes pour se servir en denrées rares, histoire d’arrondir un peu son estomac - et celui de l’ancien qui vit à ses côtés. Un ancien qui se souvient de ce que c’est de manger, d’avoir des papilles actives, et qui regrette le temps d’avant, qui comme chacun sait était bien mieux.


Découvrir ce flic qui farfouille dans les appartements riches nous permet de faire l’inventaire des choses très banales devenues luxueuses, et aussi les particularités de l’époque: les appartements sont tout équipés: mobilier, femmes, etc… Oui oui des femmes objet pour les riches…. quand on vous dit que le film est réaliste...


Soleil vert propose un univers assez cohérent, délirant pour nous qui n’avons qu’à ouvrir le frigo pour trouver ce qu’on souhaite, à faire des courses pour le remplir, et à se soucier après gentiment du devenir de notre planète, comme de quelque chose qui nous perturbe vraiment même si ça semble toujours un peu loin.


Alors même si on ne profite pas de tout le suspens du film, qui en est pourtant un élément central, il n’empêche que ce métrage un peu vieillot vient nous secouer en nous disant qu’on devrait peut être comprendre dès aujourd’hui la chance que nous avons d’avoir un monde coloré, vivant, où la nature et les aliments sont encore présents et variés.

iori
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le 24 nov. 2015

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